Le 10 janvier dernier, au parc des expositions de Paris, la SNCF réitérait l'opération nationale conduite l'an dernier en organisant une nouvelle journée d'accueil destinée aux 5 600 jeunes - leur âge moyen est de 26 ans cette année - embauchés en 2006. Premier objectif : la découverte de l'entreprise. « Avec 90 % de nos recrutés comme agents du cadre permanent, les 10 % restants en CDI, nous recrutons toujours dans une perspective de long terme, explique Ghislaine Jacquard, directrice déléguée à la GRH. Il est essentiel que chacun ait une vision d'ensemble de l'entreprise et de ses projets. »

Dans le décor reconstitué d'un hall de gare organisé en différents espaces - parcours interactifs et mini-forums -, les nouveaux collaborateurs ont pu s'informer sur l'infrastructure, le fret ou les transports publics, les services aux agents, les possibilités de formation et d'évolution, et débattre de sujets tels que les risques professionnels ou la concurrence européenne.

Au cours d'une rencontre aux allures de talk-show animée par Michel Field, la présidente, Anne-Marie Idrac - «nouvelle embauchée 2006» elle aussi -, et son bras droit Guillaume Pépy ont répondu, l'après-midi, aux questions du public. Préoccupations principales des recrutés : les retraites et la sécurité. Messages prioritaires pour le binôme dirigeant : la notion de service public et la compétitivité, invoquée notamment pour expliquer aux 5 600 recrues pourquoi, malgré leur nombre, ils ne compensaient pas les 7 500 départs à la retraite de l'année. Au total, un million d'euros aura été consacré à cette journée. Un investissement que la SNCF justifie par la nécessité de fidéliser ses agents à l'heure de son ouverture progressive à la concurrence. « Notre statut ne nous protégera pas des départs, reconnaît Ghislaine Jacquard. Nous sommes désormais dans un marché ouvert : ces jeunes que nous recrutons, nous espérons bien les garder. »

En marge de la journée, la DRH a remis aux nombreux managers présents un «référentiel d'objectifs» de l'intégration, synthèse des réflexions menées par un groupe de travail «nouveaux embauchés», initié en mars 2006. « Notre constat était le suivant : de par sa taille et sa structure, la SNCF est une «machine à intégrer» très performante, explique Ghislaine Jacquard. Le risque, pour elle, est de finir par cloner ses salariés et de perdre ce que chacun a de personnel à apporter, et dont elle a besoin pour répondre aux défis du futur. » A contre-courant des référentiels traditionnels, le nouveau guide ne donne pas de recette mais des pistes de réflexion et des exemples de pratiques innovantes. La SNCF a recruté 65 000 personnes - soit un tiers de son effectif - ces dix dernières années.