logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

L'entreprise veut affirmer à l'international ses valeurs de service public

Enquête | publié le : 13.03.2007 | Cédric Morin

Image

L'entreprise veut affirmer à l'international ses valeurs de service public

Crédit photo Cédric Morin

Pour affirmer son identité dans son développement à l'international, le groupe EDF a signé avec ses partenaires sociaux, en janvier 2005, un accord sur la responsabilité sociale à l'échelle mondiale. Les premières données sur sa déclinaison dans ses différentes filiales seront présentées en interne au mois d'avril.

Au mois d'avril, les membres du Comité de dialogue de la responsabilité sociale (CDRS) d'EDF seront en mesure de faire un premier bilan de l'application de l'accord à l'échelle mondiale. Cette structure paritaire est, en effet, chargée de l'évaluation du déploiement de l'accord sur la RSE, signé en janvier 2005. Elle compte des élus de syndicats mondiaux signataires de l'accord-cadre - l'Icem et l'OIEM pour la branche de l'énergie, l'ISP pour le secteur public et la FMTI pour l'industrie -, mais aussi 28 représentants d'organisations syndicales des différentes filières du groupe, qui permettent de faire remonter les actions locales.

Le CDRS est présidé par le Pdg du groupe, Pierre Gadoneix, qui peut se faire accompagner par une dizaine de cadres des filiales ou des différents métiers du groupe, sélectionnés en fonction de l'ordre du jour. Le Comité se réunit annuellement et il a élu un bureau de 7 membres, chargé de suivre, tout au long de l'année, le déploiement de l'accord. Il fait le lien avec les groupes paritaires de suivi local ou régional, créés dans de nombreux pays à l'instar de la France, de la Pologne ou du Brésil et qui disposent d'un droit d'alerte, dans les bilans annuels contradictoires que réalise chaque direction.

Vision des actions engagées

« En 2006, nous avons défini une vingtaine d'indicateurs qui concernent tout autant la sécurité au travail, l'intégration des personnes handicapées, la politique d'intéressement, de formation ou le développement du dialogue social. Ils devraient nous permettre, à l'avenir, d'avoir une vision plus précise des actions engagées dans nos différentes entités », précise Bernard Caron, responsable des relations sociales d'EDF.

Le groupe est implanté dans 9 pays, en premier lieu en France, qui comptabilise 109 500 des 160 000 salariés du groupe, mais aussi au Royaume-Uni, en Hongrie, en Slovaquie et en Pologne, soit un total de 143 000 personnes en Europe. Le fournisseur d'électricité est aussi présent au Vietnam, en Thaïlande, en Chine et au Mexique, et toutes ses filiales ont entamé des négociations pour l'application de l'accord. « Chaque entité choisit, dans les 50 articles du document, de contractualiser une liste d'actions qu'elle souhaite mettre en oeuvre. Les situations locales étant très différentes, l'objectif est d'impulser une dynamique globale », souligne Serge Terrier, le secrétaire du CDRS, qui est membre de la CGT.

Actions prioritaires

Autour des 50 articles de l'accord, le CDRS a défini six familles d'actions prioritaires : la lutte contre les discriminations, le soutien à l'emploi, la mise en place d'une politique sur le handicap, pour l'efficacité énergétique et pour le respect des conventions de l'OIT chez les sous-traitants. « Cet accord est l'un des seuls qui couvre l'ensemble des thématiques du développement durable », précise François Fatoux, délégué général de l'Orse, l'Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises.

L'ancienne filiale brésilienne du groupe, Light, cédée en 2006, était dans les premières à signer un accord. Il prévoyait que les repreneurs respectent les engagements d'EDF et, pour le garantir, ses syndicalistes seront invités au prochain CDRS. De son côté, la filiale slovaque SSE a formalisé un engagement pour la parité en septembre dernier, qui a reçu la certification du gouvernement slovaque.

Bons d'électricité

En Pologne, l'accord signé en octobre 2006 chez EC Krakow prévoit de développer l'apprentissage et la mise à disposition de bons d'électricité pour les clients démunis. EDF Energy, la filiale anglaise d'EDF, a choisi également de soutenir ces publics.

« La difficulté est de bâtir des indices généraux qui permettent d'avoir une vision d'ensemble sur les progrès du groupe à l'étranger. Notamment quand nos actions impliquent des sous-traitants », précise Claude Pommery, secrétaire générale du comité d'entreprise européen et membre de droit, à ce titre, du CDRS. C'est pourquoi le groupe a commencé par la France, avec la mise en place de comités interentreprises sur la santé dans sa filière nucléaire avec ses sous-traitants, pour mener des actions conjointes d'amélioration des conditions de santé et de vie. EDF est l'un des seuls à le faire.

edf

> Effectifs monde : 160 000 salariés.

> Implantations : 43 pays (Europe de l'Ouest, Sud et Centrale ; Amérique ; Asie).

> Chiffre d'affaires groupe : 58,93 milliards d'euros en 2006.

Auteur

  • Cédric Morin