L'accord Cap Métiers de 2003 avait lancé, chez Axa, une forte dynamique de mobilité, au profit des fonctions commerciales, mais aussi des salariés de plus de 45 ans, qui ont majoritairement utilisé le dispositif. Si cet accord concernait tous les âges, l'employeur et les partenaires sociaux tiraient aussi un trait sur la pratique des préretraites. L'assureur donne désormais une suite à ce programme de mobilité, ciblée, cette fois, sur les salariés expérimentés.

Au départ, c'est donc Cap Métiers qui a permis de dédramatiser les changements de poste, devenus indispensables au sein de l'entreprise. L'objectif était de gérer le sureffectif lié à la fusion Axa/UAP, tout en renforçant les métiers de la relation client, et notamment du règlement des sinistres. Si le programme concerne alors tous les salariés, plus de 50 % de ceux qui y sont entrés avaient 45 ans et plus. La pyramide des âges de l'entreprise y a contribué : 63 % de son effectif est encore âgé de plus de 45 ans actuellement.

Pour ces seniors, une véritable politique de mobilité choisie a été construite : information sur les postes, accompagnement individuel, formation de tuteurs, garanties de salaire, implication des managers, possibilité de réintégration au poste initial..., mais aussi engagement du collaborateur à suivre les étapes de bilan et de formations préconisées.

« Au total, entre 3 500 et 4 000 salariés ont été concernés par Cap métiers, soit près d'un quart la population du début de la période », chiffre Frédérique Bouvier, responsable de l'évolution de l'emploi, des compétences et de l'observatoire des métiers au sein d'Axa France. C'était un beau début. « Cap métiers a fait bouger les esprits et a mis l'entreprise en mouvement. Désormais, on pouvait parler changement de poste sans que le salarié se sente mis en danger », ajoute cette dernière.

Il fallait cependant aller plus loin et corriger certains constats observés dans l'animation du dispositif. Un an plus tard, en 2004, Axa France décide de mettre en place les programmes Evolution. Le but ? Renforcer la mobilité des non-cadres expérimentés vers des métiers de l'assurance qu'ils ne connaissent pas, avec des programmes d'apprentissage spécifiques. « Il faut plus de temps à un senior pour s'adapter à un nouveau métier », souligne Frédérique Bouvier.

Axa prévoit donc des parcours de professionnalisation qui durent jusqu'à six mois. Ils visent la maîtrise de situations de travail pour un premier accès au métier et cumulent des formations générales, au métier et des mises en situation, voire en immersion. « Nous procédons par groupes de 10 à 15 personnes, afin que l'apprentissage soit collectif », explique la responsable. Avec, en soutien, un manager dédié, chef de projet, mais aussi un ou deux référents techniques présents dans l'équipe, qui servent de tuteurs aux collaborateurs de la promotion. A intervalles réguliers, des entretiens individuels ont lieu avec le manager, aguerri à l'accompagnement pour aider les salariés à mettre en perspective leur carrière et à clarifier leur avenir dans l'entreprise.

« A l'issue de chacune de ces rencontres, un comité de développement professionnel se réunit afin d'examiner l'évolution de chaque collaborateur et d'envisager les mesures à prendre en termes de management et de formation et, si nécessaire, des pistes de mobilité à travailler », souligne Frédérique Bouvier. Pour finir, un entretien avec la DRH formalise le recrutement et organise la période d'intégration, mais peut aussi décider d'une nouvelle orientation ou faire jouer la clause de retour au poste d'origine. L'entreprise en est à sa dixième promotion, pour un coût par collaborateur estimé entre 5 000 et 15 000 euros selon la durée du programme.

Dernière initiative d'Axa : l'Espace cadres, lancé en 2005, pour renforcer, cette fois, la mobilité des cadres, « ces derniers pouvant être assez résistants au renouvellement et à une reconstruction de leur employabilité ». C'est pourquoi l'entreprise a adopté une approche différente, plus individuelle. « Le collaborateur réalise son bilan professionnel ; une fois que ses compétences sont objectivées, l'environnement est appréhendé différemment. Il est alors possible d'envisager avec eux une réorientation », décrit Frédérique Bouvier. Cent cinquante cadres, dont la moitié ont plus de 45 ans, ont réalisé cet exercice.

Sur ces derniers dispositifs, moins globaux et non négociés, mais élaborés dans le suivi de l'accord Cap Métiers, apprécié des partenaires sociaux, la direction a, en revanche, assez peu communiqué.

> Activité : assurances.

> Effectifs : 15 500 salariés.

> Chiffre d'affaires 2006 : 20 milliards d'euros.