Elles sont devenues un levier significatif des relations universités-entreprises : les licences professionnelles, préparées en un an dans les IUT et les UFR, sont, depuis leur création, en 2000, en plein développement. En 2007, le ministère de l'Education avait recensé 1 438 diplômes en France, dans des disciplines techniques, de commerce ou de gestion. En moyenne, 400 demandes d'habilitation sont présentées chaque année. Le ministère n'en retient que la moitié.

Condition essentielle : l'université doit apporter un projet pédagogique validé par une organisation professionnelle ou une entreprise, en justifiant de critères économiques et de débouchés pour les jeunes. Cette obligation incite les établissements à suivre l'insertion de leurs étudiants, sachant que près d'une licence professionnelle sur deux est proposée en apprentissage.

Exemple à Lyon : l'IUT Lumière (logistique globale, management opérationnel des centres clients, gestion des opérations de marchés financiers, collaborateur RH et coordinateur de projet et chargé d'études statistiques) affiche, chaque année, ses résultats.

La dernière évaluation fait état de 80 étudiants diplômés, soit la quasi-totalité de l'effectif. A leur sortie de l'IUT, 86 % d'entre eux ont intégré le marché du travail, pour un salaire moyen net mensuel de 1 444 euros. Dans 35 % des cas, ils ont été embauchés directement en CDI, souvent parmi la douzaine d'entreprises partenaires de l'IUT. Son directeur, Michel Le Nir, souligne « la bonne adéquation des formations au milieu de travail : plus de 81 % des diplômés insérés déclarent que leur emploi correspond à leur niveau de formation ».

A Saint-Etienne, le directeur de la formation initiale du groupe Casino, Philippe Pricheur, est aussi le fondateur d'une formation à la gestion de rayon en grande surface, qui fédère aujourd'hui douze enseignes de la grande distribution, réunies dans l'association Distech. Quinze centres universitaires en sont partenaires, en majorité des IUT, mais aussi quatre IAE.

Les formations sont les mêmes partout : 22 semaines en cours (soit 600 heures en commerce, gestion et management) et 25 semaines en entreprise. Les étudiants sont ensuite embauchés en CDI dans 95 % des cas, assure Philippe Pricheur. Le produit est aujourd'hui rodé, poursuit-il : « Ce sont les représentants Distech qui s'adressent aux universités et non l'inverse. Nous leur fournissons un CD contenant le syllabus du programme. La notoriété de l'établissement n'est pas déterminante - même si nous avons les IAE les plus cotés. Le choix du territoire est important. Et, surtout, la présence de professeurs motivés, souvent titulaires d'un doctorat consacré à notre secteur d'activité. » L. P.