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«Génération 2004» : des jeunes fortement pénalisés par la conjoncture

L'actualité | publié le : 26.02.2008 |

En analysant les trois premières années de vie active de la génération qui a quitté les bancs de l'école en 2004, le Céreq pointe du doigt l'accroissement de la précarité et le renforcement des disparités entre hommes et femmes.

Trois ans plus tard, que sont devenus les 737 000 jeunes sortis du système éducatif en 2004 ? Après ses trois précédentes enquêtes (Génération 1992 ; 1998 ; 2001), le Centre d'études et de recherche sur les qualifications (Céreq) a livré ses données sur la génération qui a quitté les bancs de l'école en 2004. Publiée le 21 février, l'enquête porte sur un échantillon de 65 000 jeunes interrogés au printemps 2007.

Contexte économique

Premier constat : la «Génération 2004», qui affiche, aujourd'hui, un taux de chômage de 14,3 % - 32 % pour ceux qui sont sortis sans diplôme -, a été pénalisée par un « contexte économique très difficile ». De façon significative, ils sont 7 % (contre 5 % pour la génération précédente) a avoir repris des études ou à se former hors cadre du travail, en effectuant des stages ou en préparant des concours. De plus, les jeunes interviewés travaillent plus fréquemment à temps partiel, majoritairement de façon contrainte.

Le Céreq note également que le CDI, « que de nombreux jeunes recherchent », n'est pas un gage de stabilité : si la moitié des jeunes ont accédé à ce type de contrat au cours de leurs trois premières années de vie active, 35 % d'entre eux l'ont déjà quitté, la plupart (68 %) suite à une démission. Raisons invoquées : le faible intérêt du travail, l'insuffisance de la rémunération ou les mauvaises conditions de travail.

Taux de chômage des filles supérieur

Alors que les disparités entre sexes s'étaient réduites de la «Génération 1998» à la «Génération 2001», elles semblent s'être aujourd'hui renforcées. Bien que plus diplômées que les hommes, les jeunes femmes connaissent un taux de chômage supérieur d'un point. Avec 9 points d'écart, la distorsion est encore plus flagrante pour les faibles niveaux de qualification, CAP, BEP, bac technologique ou professionnel. De même, les jeunes femmes occupent trois fois plus d'emplois à temps partiel que les hommes (21 % contre 7 %) et, à diplôme égal, perçoivent une rémunération inférieure de 4 %. « L'observation du passé laisse penser que les fluctuations économiques n'ont pas les mêmes effets sur la situation professionnelle des hommes et sur celle des femmes », souligne le Céreq. La note publiée démontre, enfin, que d'une génération sur l'autre, la situation des jeunes dont les parents sont nés au Maghreb s'est fortement détériorée : 12 % d'entre eux n'ont occupé aucun emploi durant les trois premières années de leur vie active, contre seulement 5 % des jeunes d'origine française. Pour ces jeunes issus de l'immigration, c'est l'intérim qui semble, aujourd'hui, rester une alternative au chômage de longue durée : 18 % étaient intérimaires au moment de l'enquête contre 7 % du reste de la génération.