logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les pratiques

Grande-Bretagne Network Rail développe un apprentissage 5 étoiles

Les pratiques | publié le : 18.03.2008 |

Le propriétaire du réseau ferroviaire britannique Network Rail a développé, en partenariat avec la marine britannique, un plan d'apprentissage sur trois ans très élaboré. Objectif : devenir une entreprise d'envergure internationale.

Pour Network Rail, la création d'un centre d'apprentissage unique tient presque du miracle. Quand l'entreprise a racheté le gestionnaire du réseau ferroviaire Railtrack, en 2002, la compagnie de chemins de fer a hérité d'une société de 32 000 personnes, aux cultures très diverses.

S'y ajoutaient les difficultés de gestion issues d'une politique d'externalisation des fonctions techniques et de maintenance, initiée de longue date, avec, pour conséquence, la quasi-impossibilité de connaître la nature des rôles de chacun.

73 spécialités différentes, dans 73 établissements

L'entreprise a choisi de réinternaliser ces fonctions. « Quand nous avons décidé de récupérer tous ces contrats, nous avons hérité de 450 apprentis, sur près de 73 spécialités différentes, dans 73 établissements du pays. Certains avaient un bon niveau académique, d'autres, pas du tout », explique un porte-parole de Network Rail.

Après avoir cherché la solution auprès d'établissements d'enseignement existants, le réseau s'est vite rendu compte de la difficulté de gérer, sur le plan administratif, la multiplicité de ces cursus d'apprentissage suivis par des jeunes de 15 à 18 ans. Reste la solution d'un établissement centralisé, que Network Rail finit par trouver à proximité de Portsmouth, dans le sud de la Grande-Bretagne. Il s'agit d'un centre de formation de la marine britannique, sous-utilisé, et qui a le mérite de pouvoir rassembler plus de 200 apprentis ; 56 semaines seulement s'écoulent entre la première visite de l'établissement et l'arrivée des 240 premiers apprentis dans le centre.

Avec un investissement significatif à la clé : Network Rail a, en effet, dû financer le projet à hauteur de 39 millions d'euros pour une période de cinq ans, ce qui supposait aussi la construction de bâtiments supplémentaires, tandis qu'un montant de 18,32 millions d'euros lui a été alloué par une structure locale d'aide à l'éducation.

Des procédures rigoureuses

Outre des programmes d'apprentissage variés (sciences, technologies de production, ingénierie), le centre offre aussi l'hébergement dans des conditions militaires très strictes : la consommation de boissons alcoolisées est réglementée, et un couvre-feu est également inscrit dans le règlement. « Nous ne voulons pas de personnes qui vivent dans de mauvaises conditions de santé et d'hygiène », justifie l'entreprise.

La procédure de recrutement est aussi rigoureuse : les apprentis, dont 10 % sont des femmes, remplissent un formulaire de candidature, puis passent un entretien au sein d'un dépôt régional, qui les emploiera durant leurs deuxième et troisième années d'apprentissage. Mais, apparemment, le jeu en vaut la chandelle : « Les personnes que nous formons aujourd'hui géreront les infrastructures ferroviaires dans dix à quinze ans », conclut le porte-parole.