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Les entreprises européennes se préparent mal au vieillissement de leurs salariés

L'actualité | L'interview | publié le : 01.04.2008 |

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Les entreprises européennes se préparent mal au vieillissement de leurs salariés

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E & C : L'Institut Adecco publie une enquête, réalisée dans cinq pays européens*, évaluant la préparation des entreprises aux changements démographiques. Quels sont ses enseignements ?

D. M. : Il s'agit de notre deuxième enquête sur les aptitudes démographiques, après celle réalisée en 2006. Elle porte sur 500 entreprises par pays (Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Espagne), et mesure leur niveau de préparation face au vieillissement de leurs salariés, sous la forme d'un index d'aptitude démographique (IAD), allant de 100 à 400 points. Il identifie cinq critères caractérisant la capacité à gérer une main-d'oeuvre vieillissante : la gestion des carrières, l'apprentissage tout au long de la vie, la gestion du savoir, la gestion de la santé, la gestion de la diversité. Cette année, l'index consolidé au niveau européen n'a pas évolué : il est de 182 points, contre 183 l'année dernière. Pourtant, des évolutions notables sont à l'oeuvre. D'abord, la conscience d'un défi majeur continue de progresser parmi les grandes entreprises : 54 % en font l'une de leurs préoccupations principales, avec la mondialisation et le progrès technologique.

Des entreprises beaucoup plus nombreuses ont entamé l'analyse de la structure d'âge de leur main-d'oeuvre. C'est notamment le cas en Allemagne, en Grande-Bretagne et en France. Ainsi, 40 % des entreprises françaises interrogées ont réalisé une telle analyse ; c'est 12 points de mieux qu'en 2006. Par ailleurs, les entreprises se disent disposées à employer davantage de travailleurs de plus de 50 ans (16 %, contre 11 % en 2006). En France, ce taux est passé de 8 % à 14 % entre les deux études. Enfin, les PME ont progressé dans leur approche et s'efforcent de combler l'écart avec les grandes entreprises pour rester attractives face à elles.

E & C : Malgré tout, la moyenne européenne n'évolue pas, et la moyenne française lui reste inférieure. Comment l'expliquez-vous ?

D. M. : Plus des deux tiers des entreprises atteignent, en effet, un indice inférieur à 200 points. C'est en Allemagne que les entreprises progressent le plus, passant, en moyenne, de 181 à 186 points. La France aussi augmente son score, mais affiche en moyenne le plus faible indice (174 points). Les points de faiblesse, pour les entreprises françaises, se trouvent notamment dans la gestion des carrières et dans l'apprentissage tout au long de la vie. Elles utilisent souvent un peu moins de dispositifs que les meilleures entreprises européennes et s'assurent moins de l'utilisation de ces outils par les salariés.

L'objectif de l'index est de sensibiliser les entreprises aux leviers de changement en matière de gestion des âges, et d'observer les différents champs d'évolution. Au niveau européen, les possibilités d'optimisation portent, notamment, sur le knowledge management, la formation, le management de la santé, alors que le management de la diversité atteint une position intermédiaire.

* Enquête réalisée auprès des responsables RH de plus de 2 500 entreprises en Allemagne, en France, en Espagne, au Royaume-Uni et en Italie, entre octobre et novembre 2007.

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