E & C : Que pensez-vous de la proposition de l'ANDRH d'élaborer un outil de mesure de la diversité des origines (lire Entreprise & Carrières n° 901) ?

E. C. : Dans ce domaine, nous avons besoin d'outils de mesure ; l'action seule ne suffit pas. Toutefois, l'ANDRH conçoit cet outil de mesure de la diversité des origines comme un moyen de vérifier que « l'entreprise reflète son bassin d'emploi », afin d'« évaluer l'équité » des politiques de l'entreprise à l'égard de l'origine. Ce faisant, l'ANDRH confond l'évaluation de l'équité et la mesure de la diversité. En effet, le reflet de son bassin d'emploi ne garantit pas à une entreprise que ses politiques sont équitables et non discriminatoires. C'est même l'inverse, car, pour reproduire le bassin d'emploi, l'entreprise doit introduire des distorsions dans ses processus, donc des discriminations.

E & C : Comment garantir l'équité ?

E. C. : ISM Corum considère que cela passe par l'évaluation des processus de l'entreprise, afin de s'assurer qu'ils ne sont pas discriminatoires. Cela acquis, rien n'empêche l'entreprise d'être plus active en direction de certaines populations.

E & C : Le testing, mené pour la Halde par Jean-François Amadieu (lire Entreprise & Carrières n° 894), a été attaqué dans un article du Canard enchaîné du 2 avril. Comment réagissez-vous ? Je rappelle qu'ISM Corum réalise des testings.

E. C. : Que ce testing n'ait pas été bien mené n'invalide pas le procédé en général. En revanche, cet épisode rappelle que le testing est un exercice exigeant. Le moment est venu de mettre en place des règles méthodologiques et déontologiques partagées par les différentes parties prenantes. Le Bureau international du travail (BIT), instance tripartite, est le bon cadre.