La directive européenne sur le travail temporaire refait surface. Rédigé en 2002, puis abandonné en 2003, le projet sur l'harmonisation des droits et des pratiques pourrait revenir sur la table des négociations, alors que la France prend la présidence de l'UE à compter du 1^er juillet prochain.

Largement inspirée par le modèle français, cette directive vise à apporter une égalité de traitement entre salarié et intérimaire. Celui-ci percevant, ainsi, le même salaire que celui de la personne remplacée. Une pratique qui fait débat en Grande-Bretagne et en Irlande, ces pays préférant laisser à l'entreprise de travail temporaire la liberté de fixer la rémunération.

Le texte revient également sur la levée des restrictions « obsolètes et injustifiées », selon la Confédération internationale des agences privées pour l'emploi (Ciett). Le travail temporaire est exclu de la fonction publique d'Etat ou territoriale, en France, en Belgique et en Espagne ; du bâtiment, en Espagne et en Allemagne, notamment pour des questions de sécurité.

Par ailleurs, il est soumis à des règles sur la durée et le renouvellement des contrats. Les restrictions s'appliquent, par exemple, aux cas de recours à l'intérim (Belgique, France, Espagne, Roumanie et Pologne) ou à la gamme des services proposés. Dans de nombreux pays, les agences peuvent proposer des services RH : recrutement, outplacement ou formation. Des domaines interdits jusqu'ici au Luxembourg, en Norvège, en Espagne ou encore en Grèce.

En 2006, l'Europe comptait 3,3 millions d'intérimaires. Avec une croissance structurelle constante, ce chiffre pourrait atteindre 4,98 millions d'emplois en 2012 (+ 1,6 million), selon la fédération patronale. Voire atteindre 5,5 millions avec la levée de ces restrictions (550 000 emplois supplémentaires, dont 130 000 en France).