Dans son opération de révision des 35 heures, Peugeot Motocycles franchit une première étape. Le constructeur de deux-roues a obtenu, fin avril, l'accord de principe de son CCE pour engager la révision de son accord Aubry de 1999, par trois voix (celles de la CFE-CGC et de la CFTC) contre une (CGT).

En février, pourtant, ni l'opposition unanime des syndicats, ni la grève de 80 % du personnel ne laissaient présager cette issue. Mais, depuis, l'entreprise a proposé une contrepartie : le lancement d'un nouveau scooter en 2009, qu'elle présente comme le moyen de maintenir l'ensemble des 1 050 emplois de ses usines de Mandeure (Doubs) et de Dannemarie (Haut-Rhin), car il compenserait la délocalisation d'autres modèles en Chine.

Le «deal» a lézardé le front syndical. La CGT et la CFDT continuent d'y voir un « chantage à l'emploi », dont les économies seront largement insuffisantes, selon elles, pour sauver l'entreprise en pertes chroniques.

En fait, l'«abandon» de la RTT est fort relatif. Le personnel de production passerait à 35 heures effectivement travaillées en moyenne par semaine contre 30 à 32 heures aujourd'hui, par la non-rémunération des temps de pause et la diminution des jours de RTT, probablement de 22 à 11. « Cela l'alignerait sur les autres services de l'entreprise et sur le régime de notre maison-mère PSA », relève Guy Barbier, délégué CFE-CGC.

Reste à franchir l'étape finale : la signature de l'avenant. Aucun syndicat ne s'y est engagé d'emblée.