Lorsque Olivier Lapoix est nommé, en 2004, coordinateur syndical groupe CFE-CGC de Schneider, son syndicat était plutôt mal en point. L'entreprise vient de connaître de nombreux PSE, les effectifs sont à la baisse, tout comme le nombre d'adhérents à la CGC. Il était temps de travailler sur la représentativité et de remettre le syndicat sur les rails. « J'ai alors fait intervenir une junior entreprise de l'ESC Grenoble, chargée de réaliser une étude de notoriété et d'image du syndicat, mais aussi des outils de communication utilisés dans l'action syndicale », explique Olivier Lapoix. Résultat : les salariés méconnaissent les sites des organisations syndicales. Pourtant, il en est convaincu, ce média peut être très intéressant à l'heure où sa section, en manque de bras, ne pouvait pas investir le terrain comme elle le souhaitait. « Il était important de nous faire connaître et de créer un lien avec les salariés », se rappelle le syndicaliste.

Le site Internet est lancé officiellement début 2005. Ses missions ? Informer, écouter, proposer et négocier. Au menu : l'actualité du groupe avec, en lien, différents articles de presse, la vie des sites de Schneider, l'activité syndicale dans l'entreprise, la lettre confédérale, des dossiers thématiques sociaux (développement durable, emploi, seniors...), complétés des coordonnées des représentants et des valeurs du syndicat. Et, pour qui le souhaite, un formulaire disponible en ligne permettant une adhésion à la CGC.

Après trois ans d'existence, le site s'est imposé. Plus de 3 000 internautes le visitent chaque mois. Quelques grands rendez-vous les attirent. Il y a, tout d'abord, son enquête d'opinion interne annuelle, toujours réalisée par la junior entreprise. A partir d'un échantillon représentatif, 360 réponses, recueillies à moitié par téléphone et à moitié par Internet, permettent de suivre l'évolution complète du climat social et professionnel au sein de l'entreprise, ainsi que celle des attentes des salariés. « Un moyen de mettre en perspective notre combat syndical dans la réalité du vécu des salariés », souligne Olivier Lapoix. Il y a aussi ses contributions lors des grandes négociations entamées avec la direction. Cela a été le cas pour la GPEC et la dernière NAO. « Notre site devient alors un moyen de pression. Je sais qu'il est consulté par la direction des ressources humaines et par certaines directions de site. Il redonne du sens au dialogue social dans la mesure où j'explique, après chaque séance de négociation, ce qui s'est dit. » Sans compter les lettres ouvertes à la direction. Un gros travail quotidien pour ce syndicaliste, principal contributeur, aidé ponctuellement par un retraité mais aussi par ses homologues présents sur d'autres entités du groupe. « La réussite du site est à ce prix. Il doit vivre et coller à l'actualité de l'entreprise ». Dans cette optique, des sondages flash devraient être organisés en ligne pour livrer en direct l'état d'esprit des salariés.

A l'origine, ce site était la principale vitrine de la CGC Schneider. Aujourd'hui, les tracts ont fait leur réapparition dans les allées de l'entreprise. Olivier Lapoix considère, désormais, le site comme un outil complémentaire, intégré dans un dispositif global de communication interne et externe. Quoi qu'il en soit, sa mission originelle a été remplie. La CGC a regagné du terrain : 70 % de voix en plus lors des dernières élections DP et CE.

« Le regard des salariés a changé à l'égard de notre syndicat. Nous avons montré que nous étions présents et que nous agissions », conclut le syndicaliste, bien décidé à ne pas s'arrêter là. Il milite aujourd'hui pour qu'un nouvel accord NTIC voit le jour. L'idéal : l'intégration de son site à l'intranet du groupe.

- CFE-CGC Schneider

< www.cfecgc-schneider.fr >

Effectifs de l'entreprise : 20 000 salariés en France

Date de création du site : 2005

Fréquentation : entre 3 000 et 4 000 visiteurs par mois, 12 000 pages lues.

• Effectifs de l'entreprise : 520 000 salariés en France.

• Site : <www.cfecgc-schneider.fr>

• Date de création : 2005.

• Fréquentation : entre 3 000 et 4 000 visiteurs par mois ; 12 000 pages lues.