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L'Afsset monte en puissance

L'actualité | publié le : 20.05.2008 |

L'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail a, en 2007, mis un coup d'accélérateur sur ses missions liées à la santé au travail. Ses moyens restent toutefois limités et son avenir est en suspens.

«L'an dernier, nous avons connu une montée en charge des sujets relatifs à la santé au travail. » Le 14 mai dernier, Michèle Froment-Védrine, directrice générale de l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail), dressait le bilan 2007 de l'activité de l'agence, dont les compétences ont été étendues par un décret datant de juin 2006, à la santé au travail.

Conformément au Plan santé au travail 2005-2009, elle s'est vu confier, dans le cadre de saisines exercées par ses ministères de tutelle, des missions d'évaluation des risques professionnels concernant principalement l'utilisation de produits chimiques. Parallèlement, des chantiers ont porté sur l'élaboration de valeurs limites d'exposition professionnelle ainsi que sur la substitution des agents CMR (cancérogènes mutagènes ou reprotoxiques)*. « Nous voulons proposer aux préventeurs des solutions opérationnelles pour prévenir le risque de cancers », a souligné le professeur Gérard Lasfargues, chef du département santé au travail de l'Afsset.

Animation du réseau

Autre activité phare en 2007 : l'animation du Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P), une structure qui regroupe 32 unités hospitalières de consultation de pathologies professionnelles. « L'objectif, a indiqué Gérard Lasfargues, est de centraliser les données. Actuellement, plus de 30 000 observations ont déjà été répertoriées. L'an passé, nous avons assisté à l'émergence des risques psychosociaux et à la confirmation de la prépondérance des TMS, des maladies respiratoires et des cancers professionnels. »

L'autre «gros morceau» pour l'agence était l'entrée en vigueur, le 1er juin dernier, du règlement européen Reach (enregistrement, évaluation et autorisation des substances chimiques), dont elle est la tête de pont en France. L'Afsset doit, notamment, rédiger ses préconisations aux pouvoirs publics, coordonner les travaux menés par les organismes évaluateurs (Afssa, Afssaps, BERPC...), tout en assurant un rôle d'interface auprès de l'Echa, l'agence européenne des produits chimiques basée à Helsinki, en Finlande.

Second et ultime mandat

Directrice de l'Afsset depuis sa création, en 2002, Michèle Froment-Védrine achève son second et ultime mandat alors que la plus grande incertitude règne sur le devenir de l'agence. Sur la base d'un rapport de 2006 établi par l'ex-directeur général de la santé, Jean-François Girard, le gouvernement entend, en effet, remettre à plat le système des agences sanitaires nationales. Lesquelles pourraient être regroupées.

En attendant, Michèle Froment-Védrine a déploré le manque de moyens dont dispose l'agence. En 2007, celle-ci a dépensé 20 millions d'euros sur un budget de 18 millions, financé à 87,8 % par l'Etat. Un scénario identique est prévu pour 2008. « C'est la dernière fois où nous pourrons puiser dans nos réserves », a prévenu Henri Poinsignon, directeur général adjoint. Parmi les bonnes nouvelles, la transformation en CDI de nombreux contrats de travail de scientifiques recrutés en CDD a permis de juguler le turn-over endémique qui minait l'activité de l'Afsset les années précédentes.

* <www.enjeux-cmr.fr>

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