Pour ses salariés qui approchent de la retraite, Xérox propose, désormais, un aménagement du temps de travail qui prend en compte un différentiel de cotisations retraite. Signé en décembre 2007 dans le cadre d'un accord GPEC, il a recueilli l'adhésion de la majorité des syndicats.
A partir de dix ans d'ancienneté, tous les salariés de Xérox âgés de plus de 57 ans peuvent demander, pour une durée de huit ans maximum, une réduction d'activité selon des modalités progressives. Les quatre premières années : réduction du temps de travail de 10 % avec maintien du salaire fixe de 95 %. La 5e, 30 % de réduction du temps de travail, pour 90 % du salaire. La 6e, respectivement 40 % et 85 %. Les 7e et 8e années : la réduction du temps de travail atteint 50 % avec un maintien de 80 % du salaire fixe. De quoi dételer, progressivement, jusqu'à l'âge légal de mise à la retraite, 65 ans.
Le système est souple : un collaborateur de plus de 57 ans peut choisir d'entrer plus tard dans le dispositif, à des conditions correspondant à sa tranche d'âge ; mais il peut aussi demander un régime correspondant aux tranches inférieures.
Les syndicats, sauf la CGT, ont approuvé ce dispositif intégré à un accord de gestion prévisionnelle des emplois (GPEC). La direction a voté une ligne budgétaire spécifique, dont le principe est inscrit dans l'accord. Elle comprend, notamment, des dispositions liées à la retraite et à l'indemnisation de fin de contrat de travail. Ainsi, l'indemnité de licenciement, de départ à la retraite ou une éventuelle allocation de préretraite seront-elles calculées sur une base de salaire reconstitué à partir d'une activité temps plein. D'autre part, l'entreprise prend en charge le différentiel de cotisation retraite complémentaire, sur la base d'une rémunération plein temps, pour des points retraite calculés sur la même base.
« Xérox a l'habitude de gérer ses fins de carrière sans casse sociale, juge Philippe Beneteau, délégué CFE-CGC. Depuis 1988, nous avons connu une dizaine de plans sociaux, à chaque fois assortis de préretraite totale entreprise (PRTE). Aujourd'hui, Xérox veut maintenir à niveau ses effectifs, y compris les plus âgés. » De 5 800 salariés, en 1988, l'entreprise est passée à 1 800 aujourd'hui. Moyenne d'âge en 2007 : 44 ans. Mais, elle compte 374 salariés qui ont entre 50 et 55 ans et 78 qui ont plus de 55 ans.
Cette entreprise de distribution et de gestion de produits et services liés à l'activité de bureau compte 51 % de cadres et de commerciaux, et 49 % d'administratifs et de techniciens. Or, les techniciens sont concernés par la pénibilité. « C'est à cette population, qui représente 800 salariés, qu'on a pensé en signant l'accord, explique Stéphane Bonnaud, directeur des relations sociales. Ils sont chargés, entre autres, d'entretenir nos machines, ce qui suppose des postures agenouillées ou dos courbé, plus difficiles avec l'âge. »
Pour l'instant, aucun d'entre eux n'a 57 ans, mais Xérox a voulu se projeter dans l'avenir. « A population constante de techniciens, d'ici à sept ans, calcule Stéphane Bonnaud, 500 d'entre eux seront susceptibles d'entrer dans le dispositif. » Par la suite, l'entreprise ne s'interdit pas d'étendre ces modalités d'aménagement du temps de travail aux salariés de plus de 60 ans ayant toutes leurs annuités de cotisation, pour leur permettre de bénéficier du dispositif de surcote prévu par la loi Fillon.
• Activité : distribution et entretien de produits d'impression, gestion de documents.
• Effectifs France : 1 800 salariés.
• Chiffre d'affaires monde : 17,2 milliards de dollars (pour 54 000 personnes).
