Le nouveau président du Prisme (Professionnels de l'intérim, services et métiers de l'emploi), Arnaud de la Tour, élu le 19 juin, en remplacement de Pierre Fonlupt, a, certes, plusieurs raisons de se réjouir. Les agences d'intérim deviennent des agences d'emploi, une nouvelle appellation qui témoigne de la montée en charge des nouvelles activités de la profession (recrutement, conseil RH...). Les négociations sur le portage salarial - une activité que la fédération patronale souhaite rapatrier dans son giron - devraient s'engager début juillet avec les cinq organisations syndicales de la branche pour décider du nouveau statut des portés. Le projet de directive européenne, conclu le 10 juin, conforte la France dans ses pratiques, en reconnaissant l'égalité de traitement entre salariés intérimaires et permanents.

Enfin, une charte de bonnes pratiques favorisant le travail des étrangers vient d'être bouclée pour éviter les dérives (fausse sous-traitance, travail dissimulé). Avec deux engagements clés : que chaque agence propose une mission d'au moins un mois à toute nouvelle recrue et qu'elle s'assure des bonnes conditions d'hébergement.

Mais le nouveau président a, par ailleurs, des raisons de s'inquiéter. Selon le bilan annuel présenté, ce 24 juin, l'intérim, après de bons résultats au premier semestre 2007, a stagné au deuxième semestre, pour décrocher au premier trimestre 2008 (-3,7 % en avril ; -6,2 % en mai), soit une baisse jamais enregistrée depuis octobre 2004. Pour François Roux, délégué général du Prisme, plusieurs raisons expliquent cette tendance : « Le ralentissement économique, mais aussi les pénuries de main-d'oeuvre dans certains secteurs d'activité qui empêchent de répondre à certaines demandes. »

Au total, en 2007, le réseau des 6 650 agences d'emploi a réalisé un chiffre d'affaires global de 21,7 millions d'euros et a contribué à la création de 35 000 emplois supplémentaires (6,5 % par rapport à 2006).