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Enquête

Un référentiel social commun pour les distributeurs français

Enquête | publié le : 01.07.2008 |

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Un référentiel social commun pour les distributeurs français

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Depuis 1998, des distributeurs français se sont réunis au sein de l'Initiative clause sociale (ICS) pour contrôler les conditions de travail de leurs fournisseurs.

En matière de RSE, la France apparaît comme une mauvaise élève, loin derrière les Etats-Unis, l'Allemagne ou la Suède. L'initiative européenne BSCI compte plus de 100 membres, dont un seul français (Celio). En Chine, les institutions européennes s'étonnent d'avoir peu de contacts avec nos entreprises nationales ; pour la chambre de commerce française, elles sont actives, mais ne s'intéressent « pas prioritairement à ce dossier ». Exception à ce tableau peu flatteur, l'Initiative clause sociale (ICS) rassemble quatorze distributeurs français, dont Carrefour, Casino, Monoprix, Jules... pour s'assurer du respect des minima sociaux locaux ou de l'OIT chez leurs fournisseurs.

Depuis 1998, les membres de ce groupement ont mis en place une procédure d'audit détaillée. Ils mutualisent leurs analyses dans une base de données commune. Le groupement a, depuis ses débuts, choisi de supporter le coût des audits sociaux pour ne pas ajouter de pression financière sur le fournisseur et comme un « gage d'indépendance ». En étant propriétaire de son audit, l'enseigne en assure, en effet, la mise en oeuvre et le suivi.

La Chine sous l'oeil de l'ICS

La Chine, source d'approvisionnement majeur, intéresse particulièrement l'ICS. Sur les 1 180 audits réalisés en 2007, 720 l'ont été dans ce pays. L'an passé, les distributeurs ont aussi organisé une rencontre à l'université polytechnique de Hong Kong avec les pouvoirs publics locaux, des industriels, des journalistes et des universitaires chinois.

Sombre tableau

L'ICS dresse un tableau assez sombre de la situation : « Les indicateurs 2007 ne font pas apparaître d'amélioration générale importante, mais des dégradations sur certains chapitres », précise le rapport annuel, qui doit paraître dans les jours à venir. La liberté syndicale restant illégale en Chine, les membres de l'ICS s'efforcent d'installer des moyens de dialogue entre direction et salariés comme des comités de travailleurs, des boîtes aux lettres où les salariés peuvent déposer leur réclamation.

Le travail des enfants, moins répandu que dans d'autre pays exportateurs comme l'Inde, a augmenté : en partie à cause du non-retour des salariés après les congés du Nouvel An chinois. Les entreprises qui ont eu des difficultés à recruter cette année se sont tournées vers l'embauche de jeunes travailleurs de moins de 16 ans, l'âge légal d'accès à l'emploi.

La question des horaires reste très problématique, les audits ICS 2007 enregistrent 84 % de non-conformités sur ce chapitre. Le groupement conseille au donneur d'ordres de bien gérer son planning de commandes pour éviter les pics de production, mais, pessimiste, le dernier rapport annuel note que, « depuis que les membres de l'ICS conduisent des audits dans ce pays, les non-conformités y apparaissent récurrentes et les leviers d'amélioration utilisés inefficaces. Ces constats sont partagés par de nombreuses enseignes et initiatives ».