logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

« Le modèle «plaquette» institutionnelle est aujourd'hui dépassé »

Enquête | L'entretien avec | publié le : 23.09.2008 |

Image

« Le modèle «plaquette» institutionnelle est aujourd'hui dépassé »

Crédit photo

E & C : Vous affirmez que la généralisation du Web 2.0 rend obsolète toute une génération de sites de recrutement RH. Pour quelles raisons ?

T. N. : Les entreprises n'ont plus aujourd'hui le monopole de l'information auprès des candidats comme c'était le cas avant l'apparition du web 2.0 : d'autres sources et d'autres canaux entrent désormais en jeu. Aux Etats-Unis, 54 % des internautes reconnaissent ainsi chercher des renseignements complémentaires sur les entreprises en utilisant des réseaux sociaux ou des blogs. Ils affirment même y accorder plus de crédit qu'aux informations institutionnelles, jugées trop publicitaires. Il me semble, en effet, que cette nouvelle donne appelle une refonte des sites RH : le modèle «plaquette» institutionnelle avec rubriques de type «Qui sommes-nous ?», «l'Edito du DRH» est aujourd'hui dépassé.

E & C : A quoi ressemble, dans ce contexte, un site RH pertinent ?

T. N. : Certaines entreprises commencent aujourd'hui à intégrer leurs collaborateurs à la réflexion sur leur site de recrutement. C'est, à mon sens, un excellent moyen de sortir du discours institutionnel et d'apporter les seules informations qui intéressent vraiment le candidat : comment vit-on à l'intérieur de l'entreprise ? Sephora a ainsi mis en place, parallèlement à son espace recrutement, une plate-forme de blogs* sur laquelle, avec leurs propres mots, les salariés racontent leur «vie en magasin». C'est aujourd'hui une belle réussite de l'ouverture de l'intérieur vers l'extérieur : on n'est plus dans une relation «top down», mais dans une logique de partage de l'information.

E & C : N'y a-t-il pas de risques à mettre ainsi à disposition des salariés un tel espace d'expression ?

T. N. : Il faut prendre le problème à l'envers : aujourd'hui, si l'entreprise ne prend pas elle-même la parole, il est certain que d'autres s'en chargeront à sa place. Il est, d'autre part, toujours plus facile de s'exprimer directement - y compris pour parler d'une situation sociale délicate - que de contrer a posteriori des rumeurs ou de redorer une image négative. L'expérience prouve également qu'offrir un espace d'expression responsabilise les collaborateurs : en près d'un an d'existence, le modérateur du site de Sephora n'a pas jugé nécessaire de censurer un seul commentaire. En outre, quand les critiques de salariés mécontents se concentrent sur les forums - où, moins encore qu'ailleurs, les trains qui arrivent à l'heure n'intéressent personne -, un espace d'expression dédié aura de meilleures chances d'offrir une image plus représentative de la vie de l'entreprise.

* <www.leffetsephora.com>

Articles les plus lus