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Les pratiques

Trez embauche quinze ouvriers sur un métier qui n'existe pas

Les pratiques | publié le : 25.11.2008 |

En 2007, la PME a réhabilité une usine pour exploiter un procédé inédit de traitement de déchets industriels. Il lui a fallu un an pour recruter ses opérateurs.

On n'attendait plus qu'eux pour commencer. Le 1er octobre, l'entreprise de revalorisation de déchets industriels Trez (Traitement de revalorisation électrolytique du zinc) a embauché 15 ouvriers pour son usine vitrine d'Aiguebelle (Savoie) ; 15 opérateurs chargés de conduire des machines jamais exploitées auparavant. Celles-ci filtrent des boues issues du traitement de surface pour en extraire le zinc et le transformer en poudres pures, qu'achèteront d'autres industriels de la chimie. Aucun d'eux n'avait d'expérience dans ce domaine. Et pour cause : le procédé de fabrication est unique au monde, souligne le directeur d'usine, François Juif. « Il repose sur dix années de recherche et trois brevets internationaux déposés par le Pdg, Laurent Rizet », résume-t-il. Il a créé Trez dans ce but, en 2001, mais l'usine a à peine un an. « Nous sommes désormais 25. Ici, il n'y a pas de passé social, tout est à apprendre. »

200 candidats rencontrés

En décembre 2007, François Juif a fait appel à l'ANPE après s'être occupé de l'organisation du site. Il a d'abord rencontré près de 200 candidats « par vagues de 50 », avec une maquette d'usine, pour leur exposer son projet. En mai, 75 ont passé des tests de recrutement par simulation. Des épreuves de six heures, composées d'exercices de mécano, de port d'équipements de protection, de détection d'anomalies... 25 personnes les ont réussies. Les plus motivées ont passé le barrage des entretiens finaux, fondés sur le «savoir-être». Il faut, ainsi, accepter d'être ponctuel et de travailler sur des cycles de production en 5x8, sept jours sur sept, durant onze mois. Sur ces 15 personnes, les deux tiers sont des femmes et 40 % viennent de l'industrie.

Trez leur a programmé une formation de 150 heures, de mai à septembre. Celle-ci a été découpée en quatre modules, confiés à des organismes différents. Le Greta Saint-Jean-de-Maurienne s'est chargé de l'habilitation électrique et du risque chimique ; Logis'te@ms est intervenu sur la conduite d'engins élévateurs. L'apprentissage du process industriel a été traité par le bureau d'études du Pdg de Trez, RVX, qui s'est doté exprès d'un centre de formation.

Une aide sans certitude de résultat

L'action a été appuyée par l'Assedic des Alpes et par la région : elles ont financé 80 % des coûts pédagogiques, soit 32 000 euros. « Nous avons l'habitude de financer des actions de formation conventionnées pour les secteurs en tension ou pour des entreprises déjà en activité. Mais là, nous avons accordé notre aide sans certitude de résultat. C'est sans précédent », commente l'Assedic. Les ouvriers de Trez sont opérationnels. Il est prévu d'en faire des tuteurs pour les prochains sites que la PME va développer, en nom propre ou pour le compte de ses clients.