logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L'actualité

Que veulent les DRH ?

L'actualité | publié le : 09.12.2008 |

Image

Que veulent les DRH ?

Crédit photo

70 % des DRH et responsables formation (RF) ne souhaitent pas la suppression de l'obligation fiscale, selon une étude Cegos ; 61 % d'entre eux refusent l'utilisation des fonds des Opca pour l'insertion des demandeurs d'emploi, selon une étude Tendance RH.

Que souhaitent les directeurs des ressources humaines et les responsables formation en matière de réforme de la formation professionnelle ? Deux études publiées la semaine dernière, l'une par la Cegos (1), l'autre par Tendance RH (2), apportent des réponses partiellement concordantes.

Par une lecture en creux, on peut déduire de l'étude Cegos que le premier souhait des DRH et des RF est de ne pas supprimer l'obligation fiscale de financement de la formation ; 69 % des personnes interrogées estiment, en effet, que ce point n'est pas à traiter prioritairement par les partenaires sociaux. Seuls 12 % des répondants en font une priorité.

Il est vrai qu'aujourd'hui, ce point est moins médiatisé dans les négociations paritaires qu'il y a quelques semaines ; le gouvernement piste bien davantage les partenaires sociaux sur la participation des Opca au financement de l'insertion des demandeurs d'emploi (lire Entreprise & Carrières n° 933).

Moins de lourdeurs administratives

Deuxième souhait de réforme, unanimement avancé par les deux enquêtes : le désir des DRH de « simplifier la relation administrative avec leur Opca ». L'étude Tendance RH renchérit : les entreprises souhaiteraient « moins de lourdeurs administratives » ; « des documents administratifs communs à tous les Opca » ; et « une dématérialisation de ces documents ». Tendance RH ajoute, cependant, que « de nombreuses entreprises sont satisfaites de la proximité avec leur Opca, mais aussi des conseils et de l'aide qu'elles reçoivent de leur part, et de leur délai de réactivité ».

Information subsidiaire sur les Opca, délivrée par Tendance RH : 62 % des responsables d'entreprise interrogés souhaitent que les collecteurs leur proposent d'autres services, en particulier du conseil. Et 58 % d'entre eux se disent prêts à rémunérer cette prestation ! Des informations qui relancent le débat sur le rôle des Opca et sur la question de la concurrence (déloyale ou pas) vis-à-vis des prestataires de conseil.

Fonds d'urgence

Le troisième souhait concernant la réforme, selon l'étude Cegos, porte sur le fait de « dédier une partie des fonds mutualisés au profit des personnes ayant peu accès à la formation (salariés ou demandeurs d'emploi) », un avis partagé à 68 % par les personnes interrogées. Sur ce point, il y a hiatus avec l'étude Tendance RH.

En effet, selon cette dernière, 57 % des responsables interrogés reconnaissent qu'il devrait y avoir « un fonds d'urgence formation pour aider au reclassement des salariés potentiellement licenciables » (25 % sont contre). Mais, quand Tendance RH leur demande si « une partie des fonds des Opca doit être utilisée pour aider à l'insertion des demandeurs d'emploi », la réponse est négative à 61 % ! Pourquoi ? Parce que « les entreprises considèrent que le budget formation, hors contrat en alternance, doit servir aux salariés, et que des mesures et des fonds existent déjà pour ces publics ».

Alors : « oui à 68 % » ou « non à 61 % » ? Ce point mériterait d'être creusé. Une partie de la réponse se trouve peut-être dans une définition plus précise des bénéficiaires envisagés : «salariés ou demandeurs d'emploi», dans l'étude Cegos, «demandeurs d'emploi» seuls, dans l'étude Tendance RH.

Droit à la formation différée

On peut soutenir que ce problème de financement se poserait aussi pour cette autre volonté exprimée par une majorité de DRH (62 %) : « Créer un droit à la formation différée pour les personnes sorties sans qualification. » Cette proposition, avancée dès 2003 par les partenaires sociaux, qui attendaient alors un geste financier du gouvernement, n'a jamais trouvé un début d'application opérationnelle.

Mais, au fait, les DRH et les RF ressentent-ils, tout simplement, une impérieuse nécessité de réforme ? Ce n'est pas si sûr, car ils sont, en 2008, 92 % à estimer que « les différents dispositifs favorisent le développement des compétences tout au long de la vie ». Ils étaient 81 % du même avis en 2003 !

Par ailleurs, si on questionne les salariés, 91 % sont du même avis en 2008, contre 81 % en 2003. Les salariés sont même 76 % à déclarer, cette année, que « la réforme de 2004 et la création du DIF vont permettre de réduire les inégalités d'accès à la formation ». Ils étaient moins optimistes en 2003 : 71 %. Sur ce point, cependant, les DRH sont moins convaincus : 40 % le pensent en 2008, contre 54 % en 2003.

(1) Enquête Cegos menée du 7 au 24 octobre 2008 auprès de 403 DRH et RF et de 800 salariés.

(2) Enquête Tendance RH réalisée du 1er octobre au 15 novembre 2008 auprès de DRH et de RF de 180 entreprises.

Le transfert du DIF fait débat

« Mettre en place la transférabilité du DIF d'un employeur à l'autre » est le cinquième souhait de réforme des DRH et RF, selon l'étude Cegos. Mais c'est le premier qui n'atteint pas la majorité des avis (49 %) ; il ne fait donc pas l'unanimité parmi les sondés.

L'étude Tendance RH fournit une explication. Pour 57 % des personnes interrogées, la portabilité ou le transfert du DIF serait d'abord « une lourdeur administrative supplémentaire ». Cela serait également « une charge financière en plus » pour 43 % des répondants.

A l'inverse, 40 % y voient « un moyen de favoriser l'utilisation du DIF par les salariés » ; et 7 % seulement y trouveraient « une simplification ».

Simplifier...

Selon l'étude Cegos, les souhaits de réforme des DRH et des RF en matière de formation continue sont les suivants :

• Simplifier la relation administrative avec les Opca : 69 %.

• Dédier une partie des fonds mutualisés au profit des personnes ayant peu accès à la formation (salariés ou demandeurs d'emploi) : 68 %.

• Créer un droit à la formation différée pour les personnes sorties sans qualification : 62 %.

• Mettre en place la transférabilité du DIF d'un employeur à l'autre : 49 %.

• Supprimer l'obligation fiscale de contribution à la formation : 31 %.

Articles les plus lus