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Enquête

Quatre ans pour aboutir

Enquête | publié le : 20.01.2009 |

La multinationale Brink's, implantée dans neuf pays de l'Union européenne, se dote enfin d'un comité d'entreprise européen.

Démarrées en 2004, les négociations pour la mise en place du comité d'entreprise européen de la Brink's ont abouti... en décembre 2008. « L'accord, en cours de finalisation, doit être signé courant janvier », annonce Pascal Quiroga, négociateur CFDT et secrétaire du CEE. Au sein de l'Union européenne, la Brink's totalise 16 000 salariés travaillant essentiellement pour le convoyage de fonds et la sécurité aéroportuaire ou d'entreprise. La France - siège de la direction Europe, Moyen-Orient Afrique - en compte 9 000, les autres travaillant en Grèce, Allemagne, Luxembourg, Hollande, Pologne, Belgique, Hongrie et Irlande.

En 2004, chacun de ces pays a désigné un membre - syndicaliste ou non - pour le groupe spécial de négociation (GSN) qui comprenait aussi un représentant de chacune des cinq confédérations syndicales françaises. « Pendant trois ans, nous avons vécu une situation de blocage, nous n'avons pas eu de négociations mais de simples échanges avec la direction », raconte Pascal Quiroga. Principal point de friction à ses yeux : le droit pour les représentants des salariés de choisir un expert pour négocier la constitution du CEE alors que la direction voulait le choisir elle-même. Jean-Hubert Aubry, négociateur CGT, pointe, pour sa part, l'absence de dialogue. « Quand on demande des informations à la direction, ça la braque, nous n'avons même pas de bilan social », confie-t-il. Pour lui, le texte négocié s'apparente à un règlement intérieur.

Et, si le CEE existe finalement, c'est parce que la direction - nouvelle - a dû se conformer à l'obligation, prévue par la directive de 1994, de le mettre en place après trois ans de négociation sans succès. Sollicitée, la direction de la Brink's a refusé de s'exprimer, malgré l'accord initialement donné par le DRH.

Jean-Jacques Paris, consultant de Secafi Alpha, intervenu en 2007 à la demande conjointe de la direction et des syndicats, estime que la négociation a été favorisée par l'actualité : l'élaboration d'une nouvelle directive sur les CEE. Et il se félicite du résultat : un « bel accord ». Il en veut notamment pour preuve l'avis à donner par le CEE pour toute restructuration, toute circonstance exceptionnelle et tout projet transnational ayant des effets potentiels pour le personnel... Pour Pascal Quiroga, cette consultation devra bien sûr être « préalable » aux décisions. Le secrétaire du CEE se réjouit, par ailleurs, du droit reconnu à recourir à des expertises. « Nous avons réusssi à supprimer le plafond de 10 000 euros par an que réclamait la direction », souligne-t-il.

Débriefing

Autre point positif : la demi-journée de débriefingle lendemain de la plénière pour préparer l'information destinée aux salariés, une exigence nouvelle de la directive révisée. Mais les réunions n'auront lieu qu'une fois par an, toujours à Paris. Et aucun financement d'autres déplacements n'est prévu. Le budget de 15 000 euros par an va lui servir à doter d'un ordinateur portable chacun des 13 membres du GSN devenus les membres du CEE.

Quels sujets abordera le CEE ? Patrick Noskovitch, délégué syndical central CGT, souhaiterait que soient traitées les questions d'évolution des marchés, restructuration, salaires, conditions de travail, sécurité, réglementation, port d'armes par les convoyeurs... Et il aspire à des échanges approfondis, aujourd'hui embryonnaires, avec les collègues des autres pays.

BRINK'S

• Activité : gardiennage, transport de fonds.

• Effectifs : 16 000 salariés en Europe, dont 9 000 en France.

• Chiffre d'affaires : 490 millions d'euros en 2007.