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L'emploi des cadres résiste

L'actualité | publié le : 17.02.2009 |

Pour l'Apec, la crise de 2009 n'a rien à voir avec celle de 2003. Pour preuve, la bonne santé des fonctions recherche & développement et de l'informatique.

Vivement 2013 ! C'est à cette date que le marché de l'emploi cadre devrait retrouver des couleurs. Les entreprises pourraient alors embaucher quelque 190 000 personnes, soit un volume presque identique à celui de 2008, année dorée pour les cols blancs. En attendant, pour les trois prochaines années, l'Apec (Association pour l'emploi des cadres) prévoit une quasi-stagnation, avec des niveaux proches de ceux de 2002, après l'éclatement de la bulle Internet. Et 2009 ? La récession frappe les cadres, mais de façon beaucoup moins virulente que les autres salariés. « Parmi les 50 000 suppressions de poste annoncées par les PSE en cours, 8 500 concernent les cadres, assure Gabriel Artero, président de l'Apec. Les entreprises pratiquent moins le stop and go. »

Garder les talents clés

Conscients des difficultés à recruter en cas de reprise, les DRH n'ont pas envie d'être démunis comme cela a été le cas après la crise de 1993 ou celle de 2003, quand les entreprises avaient dégraissé en masse. Elles cherchent, aujourd'hui, à garder les talents clés. Au total, malgré le repli, 165 000 cadres devraient donc être recrutés cette année, soit deux fois plus qu'au début des années 1990.

Indicateurs optimistes

Deux indicateurs témoignent, en fait, de la bonne santé du marché de l'emploi cadre. La recherche et développement, tout d'abord, prévoit 30 000 recrutements, preuve de la vitalité de ce secteur. « Les entreprises sont en train de transformer leur outil industriel, observe Jacky Chatelain, directeur général de l'Apec. Elles ont besoin de personnel pour innover. En 2003, il n'y en avait que 7 000. » La fonction informatique, ensuite, résiste également, avec 28 000 embauches envisagées. Il y aura des opportunités pour les informaticiens dans les SSII, mais aussi dans les secteurs de l'ingénierie, de la maintenance et des études.

A l'opposé, l'industrie, le commerce et la construction sont les secteurs les plus touchés. Les embauches de commerciaux devraient également connaître un fort ralentissement. Trois inconnues persistent, toutefois, avant que l'on puisse confirmer ces résultats. Les hypothèses de l'Apec s'appuient sur les prévisions de la Commission européenne en matière de croissance économique (-1,8 % pour la France) et sur le lien entre emploi des cadres et investissements des entreprises. « Si les investissements ne sont pas au rendez-vous en 2009, on plonge alors dans la dépression », nuance Jacky Chatelain.

Par ailleurs, l'autre risque concerne le chômage de longue durée des cadres, un phénomène plus menaçant que le chômage massif. L'allongement de la durée de recherche d'emploi se constate déjà depuis octobre, où le taux de retour à l'emploi à six mois est tombé à 46 %, contre 54 % en avril. En outre, les seniors pourraient être les premières victimes de ce phénomène. « C'est une population à hauts risques. La crise menace d'effacer l'amélioration que l'on avait vue », prédit Gabriel Artero. Rien d'étonnant, dans ce cas, à ce que certains syndicats réclament le retour des préretraites ou encore le rétablissement de la dispense de recherche d'emploi (DRE). A. B.