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Les pratiques

Pays-Bas La moitié des entreprises néerlandaises sont séduites par le télétravail

Les pratiques | publié le : 17.02.2009 |

Outre la baisse des coûts, le télétravail permet, selon les employeurs, une amélioration de la productivité et la prise en compte de l'environnement.

Le télétravail est, désormais, entré dans les moeurs des entreprises néerlandaises. Alors qu'en 2003, un quart des employeurs offraient des postes de travail «à la maison», aujourd'hui, plus de la moitié d'entre eux comptent des télétravailleurs dans leurs effectifs. Dans les secteurs de l'énergie et de la distribution d'eau, 89 % des entreprises disposent de travailleurs «à domicile».

Prise de conscience écologique

Outre les raisons culturelles expliquant cette tendance dans le royaume batave - absence de hiérarchie forte, responsabilisation des salariés -, le phénomène s'amplifie avec la prise de conscience collective des dommages causés à l'environnement par le déplacement quotidien de millions de travailleurs. « Le télétravail contribue à réduire les émissions de CO2 », explique Victoria Dekker, conseillère aux conditions de travail au sein de l'entreprise de télécoms KPN.

Au-delà, KPN, dont un tiers des effectifs «télétravaillent», estime que cette forme d'activité facilite l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée de ses salariés. D'où des avantages pour l'entreprise en termes de présentéisme et de productivité. Selon une étude interne, les télétravailleurs auraient un rendement 10 % supérieur à celui de leurs collègues se rendant au bureau. KPN ne cache pas, non plus, que les solutions informatiques mises en place pour ses salariés peuvent servir de base à des systèmes ultérieurement vendus à ses clients.

Autre poste d'économies non négligeables pour les entreprises : la baisse de leur facture immobilière grâce à l'inoccupation des bureaux par les télétravailleurs. « Nous économisons des millions », affirme Victoria Dekker. A côté, les dépenses d'équipement engagées en faveur de ces salariés s'avèrent modestes : un ordinateur et un téléphone portable, un abonnement télécoms, la fourniture de meubles de bureau. Certaines entreprises dédommagent aussi les frais de ménage et d'énergie.

Une législation très lapidaire

Quant aux conditions de travail - horaires de disponibilité, participation à des réunions, planning de travail -, elles diffèrent pour chaque salarié, selon son contrat de travail avec KPN. Très lapidaire sur le sujet, la législation néerlandaise n'impose, elle, que quelques règles, dont la plus contraignante pour le travailleur à domicile est de disposer d'une pièce indépendante pour exercer son métier. En outre, c'est une condition sine qua non pour déduire des frais de ses revenus fiscaux.

Considéré comme l'un des moyens de lutter contre les problèmes d'environnement, le télétravail est particulièrement encouragé aux Pays-Bas. Les embouteillages dont le pays est systématiquement victime, matin et soir, coûtent 2,5 milliards d'euros à l'économie néerlandaise, en heures non productives. D'où les initiatives qui fleurissent pour lutter contre ce fléau.

En complément du télétravail, l'aménagement de plages horaires flexibles ou la fourniture de titres de transport gratuits sont autant de moyens pour inciter les salariés à se déplacer «intelligemment».