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« Nous avons de la marge jusqu'à fin avril »

Enquête | publié le : 24.03.2009 |

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« Nous avons de la marge jusqu'à fin avril »

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Jusqu'en juin, cela tiendra, ensuite, ils aviseront. José-Maria Aulotte et Dominique Bouquet, respectivement DRH groupe et DRH industrie d'Arc International, naviguent à vue. Les commandes ont baissé et rien ne dit quand elles remonteront. « Notre objectif est d'éviter le chômage partiel », déclare José-Maria Aulotte. Mi-février, les deux DRH ont donc signé un accord : recours limité au chômage partiel contre repos contraint. Sont principalement concernés les 200 à 500 salariés de la production - qui en emploie 2 500 - les plus touchés par les variations de charge. « Cela nous donne de la marge jusqu'à fin avril », commente Dominique Bouquet. L'accord court jusqu'à fin juin.

Débiteurs en RTT

Jusqu'à cette date, l'entreprise s'est engagée à limiter le recours au chômage partiel à 9 jours par mois et par salarié, afin de garantir au minimum 91% de leur salaire. En échange, la direction peut imposer aux salariés de poser par anticipation dix JRTT. Devenus débiteurs de leur employeur, ces derniers auront jusqu'à fin 2010 pour remettre leur compteur à zéro.

« Ces dispositions sont à remodéliser en cas d'évolution de l'indemnisation du chômage partiel », commente José-Maria Aulotte. Nicolas Sarkozy a proposé de relever l'indemnisation jusqu'à 75 % du salaire brut. La direction a également demandé des volontaires pour prendre des congés anticipés et a avancé les formations qui devaient se dérouler au second semestre.

De manière un peu anecdotique, une centaine de salariés suivent une formation incendie pendant huit semaines auprès du service départemental des incendies. Ainsi, l'entreprise peut les retirer de la production pendant le temps de la formation ; quant au département, il disposera, à terme, de pompiers volontaires formés.

« Une fois ces mesures épuisées, et si le marché ne se retourne pas, nous devrons recourir au chômage partiel », explique Dominique Bouquet.

Augmentations partiellement liées aux résultats

Pour les négociations salariales, en cours, « nous n'avons pas voulu arriver les mains vides », déclare José-Maria Aulotte. Il propose 2 % d'augmentation générale en date glissante sur l'année, dont la moitié conditionnée au résultat d'exploitation, au tonnage expédié et à l'état de la trésorerie ; 1 % est débloqué quand - et si - les résultats sont atteints, soit en mars, soit en juillet ; l'autre 1 % est, de toute manière, débloqué en septembre. Début mars, les organisations syndicales semblaient d'accord sur le principe de la conditionnalité, mais pas sur les montants proposés par la direction. En outre, la DRH dispose d'un budget de 0,5 % pour rémunérer les promotions. Dans ce contexte, « le climat a tendance à se tendre », admet Dominique Bouquet. Les managers sont sur des charbons ardents. « Les salariés se tournent vers eux pour savoir quand on va sortir de la crise, mais ils n'en savent rien. Nous-mêmes, nous n'avons pas plus de trois semaines de visibilité sur le carnet de commandes », concède José-Maria Aulotte pour qui, dans de telles circonstances, la meilleure communication est la transparence : « Afin que les salariés ne se fassent pas de films, nous diffusons les informations dès que nous les avons. »

Le DRH constate : « Notre métier est de tenir un équilibre entre les coûts et le développement RH ; ces temps-ci, le curseur est poussé vers le maintien des coûts. » E. F.

ARC INTERNATIONAL

• Activité : arts de la table, verrerie.

• Effectifs : 14 000 salariés, dont 9 000 en France.

• Contexte : baisse des commandes.