60 % des entreprises s'attendent à un développement du DIF en 2009, assure une étude Demos-Viadeo-AEF. Mais, seules 38 % d'entre elles se déclarent proactives sur le sujet.
Le DIF s'installe en douceur. Rien de fulgurant, mais de la constance. C'est ce qui ressort de l'étude Demos-Viadeo-AEF publiée la semaine dernière (1). Le DIF a-t-il eu un impact sur l'accès à la formation des salariés ? 33 % des responsables formation (RF) interrogés répondent par l'affirmative. « La proportion est stable par rapport à 2008 et correspond aux entreprises qui utilisent le DIF de manière significative. Le développement du DIF s'accompagne quasiment toujours d'un élargissement des bénéficiaires de la formation dans l'entreprise », analyse Jean-Pierre Willems, consultant pour Demos.
Le DIF a-t-il incité des salariés qui se formaient peu à le faire ? 32 % des responsables formation l'affirment. Ce taux est en progression par rapport à 2008 (26 %). « Il témoigne de la réussite d'un des objectifs du DIF : améliorer l'accès à la formation des salariés les moins qualifiés », assure Jean-Pierre Willems.
A la question «Prévoyez-vous un développement du DIF dans votre entreprise en 2009», 23 % des responsables formation répondent «oui, de manière importante», et 36 % «oui, de manière régulière». « La croissance régulière, voire importante du DIF demeure majoritaire. L'ANI du 7 janvier 2009 officialise sa pérennisation et devrait se traduire dans les chiffres d'utilisation en 2009, conclut le consultant. Pourtant, beaucoup de responsables formation continuent à avoir une vision du DIF qui correspond davantage à un droit du salarié qu'à un dispositif de décision négociée pour l'accès à la formation. Le DIF est souvent conçu comme le dérivé du CIF, alors que la question essentielle n'est pas de l'articuler au CIF, mais au plan. »
Autre frein : seules 38 % des entreprises se déclarent proactives sur le sujet, et 49 %, neutres. « La part d'entreprises proactives diminue par rapport à 2008, regrette Jean-Pierre Willems. Manifestement, il existe une part d'entreprises qui ont tenté de développer le DIF sans succès et qui n'ont pas insisté, estimant que le risque n'était pas très important tant au plan social qu'au plan financier. »
L. G.
(1) Enquête réalisée d'octobre 2008 à mars 2009 auprès de 214 responsables formation.
60 % des entreprises notent que le DIF n'a eu aucun effet sur leur budget formation, et 30 %, qu'il l'a fait augmenter.
La part du budget formation consacrée au DIF est estimée à 20 % du budget total, alors que 79 % des entreprises gèrent le DIF dans le cadre du budget formation sans enveloppe réservée. « Des entreprises qui ont fortement développé le DIF et optimisé les financements Opca ont vu leur budget formation diminuer, constate Jean-Pierre Willems, consultant. En revanche, les entreprises qui n'ont pas optimisé les financements Opca ou qui gèrent le DIF au coup par coup avec une croissance des demandes voient leur budget augmenter. »
