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Une démarche pour prévenir le risque alcool

Dossier | publié le : 26.05.2009 |

L'Adapei de Montbéliard a souhaité prendre en compte la problématique alcool au sein de son personnel. Une expérience révélatrice de la difficulté de dépasser le déni du risque alcool en entreprise.

C'est en 2004 que la direction de l'Adapei du Pays de Montbéliard a décidé de s'atteler à la prévention du risque alcool au sein de sa population de salariés. Pour traiter cette problématique, l'association, qui accompagne aujourd'hui 1 100 personnes handicapées mentales et employait, à l'époque, quelque 600 collaborateurs, s'est tournée vers Malakoff (devenu depuis Malakoff-Médéric). L'opération a été financée à 50 % par le groupe de protection sociale, qui a fait intervenir le cabinet Didacthem, spécialisé dans le conseil et la formation en matière de santé et de prévention.

Transfert de compétences

« Nous avons privilégié le transfert de compétences afin que l'association puisse disposer d'un outil de prévention pérenne », se souvient Bernard Cottet, dirigeant fondateur de Didacthem. D'où la création préalable d'un groupe interne dédié, constitué d'une dizaine de salariés volontaires, issus des différents établissements de l'arrondissement de Montbéliard. « Nous avons fait en sorte que l'équipe soit équilibrée et puisse être reconnue comme une entité clairement dissociée à la fois de la direction et des représentants du personnel », ajoute Bernard Cottet.

En mars 2004, ses membres ont bénéficié d'une formation de deux jours dispensée par le cabinet. De quoi les initier à l'alcoologie et leur donner des pistes d'action. « A l'issue de ces journées, nous avons déterminé les modalités de fonctionnement du groupe et nous nous sommes fixé des objectifs », raconte Michel Kuenzli, responsable d'atelier au centre d'aide par le travail de l'Adapei et ancien coordinateur de l'équipe.

Double mission

Baptisée «GPRA» (Groupe de prévention du risque alcool), celle-ci est alors investie d'une double mission : communiquer sur le sujet dans l'entreprise et faire en sorte que chaque personne concernée puisse trouver, au sein du groupe, un interlocuteur privilégié. Une charte signée par la direction garantit le respect de l'anonymat et l'indépendance de l'entité, définie comme une structure d'aide, d'écoute et d'information pour le personnel. Force de proposition auprès de l'association, elle n'a cependant pas d'obligation de résultat.

« Nous avons décidé de nous réunir toutes les six semaines pendant deux heures et nous avons mené, en parallèle, différentes actions auprès du personnel : organisation de réunions, distribution de tableaux permettant aux gens de se situer, d'éthylotests, et même de porte-clés avec notre logo », détaille Michel Kuenzli. Pour le GPRA, suivi par Didacthem pendant environ deux ans, il faut surtout occuper le terrain !

Las, « nous n'avons eu aucun retour de la part des salariés », déplore l'ex-coordinateur. Difficile, dans ces conditions, de continuer à faire vivre le groupe qui s'est, du coup, progressivement essoufflé. « La prévention du risque alcool est extrêmement délicate à mettre en oeuvre, car les gens concernés sont dans le déni, analyse-t-il. Les problèmes demeurent, mais nous avons réussi à faire passer des messages et je pense que notre action a été utile, même s'il est impossible d'en mesurer la portée. »

ADAPEI DU PAYS DE MONTBÉLIARD

• Activité : association à but non lucratif spécialisée dans l'accompagnement de personnes handicapées mentales.

• Effectifs : 675 salariés.