Fils de bonne famille, ancien hippie, Geraint Anderson a travaillé pendant dix ans à la City, le centre financier londonien, avant d'en dénoncer les excès sous forme d'articles de presse. Ecoeuré par les pratiques qui y ont cours, cet ancien trader raconte le quotidien des golden boys, partagé entre le stress d'improvisations à haut risque sur la conjoncture boursière et la débauche de l'après-boulot.

Le secret de sa réussite passée tient tout entier, selon lui, dans son talent d'imposteur à l'heure où les sphères de la finance ont besoin de personnes capables d'affirmer avec aplomb des choses qu'elles ne croient pas vraiment. Geraint Anderson est convaincu que des événements comme l'explosion de la bulle des valeurs technologiques de 1999-2000 se sont produits parce que les analystes avaient pris l'habitude de feindre la confiance et pouvaient soutenir sans états d'âme que des actions manifestement surévaluées continueraient de grimper.

De même, les origines de la récente crise financière sont à chercher dans la profonde malhonnêteté de financiers qui, pour gagner beaucoup d'argent à court terme, n'ont pas hésité à vendre des produits dont ils connaissaient parfaitement la toxicité. Il dénonce l'apathie politique actuelle en Occident, qui conduit à renflouer ceux qui n'ont eu de cesse de demander d'alléger les régulations financières.

Si l'auteur se refuse, aujourd'hui, à faire des prévisions précises, il dénonce cependant fortement la logique du «pile, je gagne, face, tu perds» que les financiers sont en train de faire accepter au monde avec le renflouement du secteur bancaire.

P. R.