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Les pratiques

Breger embarque 20 chauffeurs dans une VAE collective

Les pratiques | publié le : 26.05.2009 |

Le transporteur Breger a proposé à ses 150 chauffeurs mayennais une action collective pour les préparer au titre de conducteur routier. Cette démarche qualifiante vient alimenter un projet de GPEC.

Le samedi 16 mai, 20 chauffeurs de Transports Breger sont venus au siège de l'entreprise, à Saint-Berthevin (Mayenne), pour une réunion d'information sur un projet de validation des acquis de l'expérience (VAE) ouvert aux 150 chauffeurs de la région de Laval. Ces salariés volontaires pourront tenter de valider, d'ici à décembre 2009, un titre professionnel de conducteur de transport routier (niveau V). La direction fait le pari que ce cadre collectif aura un effet d'émulation.

Préparation des salariés

La démarche étant cependant inhabituelle, elle a aussi invité les partenaires du projet. Ils sont quatre : la DDTEFP, déjà intervenue devant le CE pour en présenter le mode opératoire, l'Opca interprofessionnel Opcalia, à qui l'entreprise réserve ses cotisations au plan de formation (2,2 % de la masse salariale en 2008, au lieu du 0,9 % obligatoire) et deux organismes de formation chargés d'accompagner les salariés.

Le prestataire pour les actions de transport, Forget Formation, va, ainsi, préparer les salariés aux épreuves de reconstitution de situation professionnelle et leur dispenser des modules complémentaires nécessaires à l'obtention du titre, par exemple en conduite de matières dangereuses. S'agissant de l'aide à la rédaction des dossiers et à la présentation orale, elle a été confiée au Cnam.

Cette offre vient alimenter un projet de GPEC pour les 800 salariés en France. Parmi eux, 500 sont des conducteurs routiers. Le DRH, Frédéric Janvier, a constaté que, « dans leur majorité, ils ne sont pas titulaires d'un titre professionnel mais seulement de permis «secs» et de formations obligatoires (permis C ou E-C, Fimo ou FCOS). » Or, comme l'entreprise accueille, en moyenne, 30 jeunes par an en contrat de professionnalisation de conducteur routier, « leurs tuteurs n'ont pas tous la qualification qu'ils aident pourtant à obtenir ». A terme, Frédéric Janvier entend faire de ce titre un préalable pour accéder à une fonction tutorale, conditionnant, du même coup, la prime de tutorat.

Renforcer les compétences

Vis-à-vis des autres chauffeurs, il considère que la VAE va renforcer leurs compétences : « Certains, par exemple, sauront mieux renseigner les documents de transport à remettre aux clients », explique-t-il. Les «validés» pourront-ils prétendre à une meilleure rémunération ? « J'ai exclu toute contrepartie dans l'immédiat, répond-il. La motivation doit se situer au-delà du salaire, par exemple, dans le fait de montrer à ses enfants scolarisés qu'on a soi-même réussi un examen. » Quatre des vingt chauffeurs candidats à cette VAE sont des tuteurs. La plupart sont âgés de 40 à 45 ans et ont plus de dix ans d'ancienneté dans l'entreprise.

Pour l'essentiel, les actions d'accompagnement et de validation (20 heures) seront organisées durant le temps de travail. Le budget global s'élève à 30 000 euros. Il est intégralement pris en charge par le plan de formation. L'entreprise sera l'une des toutes premières de son secteur à instaurer ce dispositif collectif. Selon Frédéric Janvier, beaucoup de transporteurs s'y refusent pour ne pas s'exposer à une surenchère de revendications salariales.