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Les pratiques

Irisbus ouvre la porte au prêt de main-d'oeuvre

Les pratiques | publié le : 26.05.2009 |

Le constructeur de bus et de cars fait appel à plus de 130 intérimaires et presque autant de salariés en chômage partiel issus d'une autre entreprise du groupe et d'une usine proche.

C'est un effet du plan de relance de l'automobile : à Annonay (Ardèche), le constructeur de bus et de cars Irisbus (Iveco France, groupe Fiat) a vu grimper ses besoins de main-d'oeuvre de 250 emplois ouvriers en près d'un mois, après la confirmation, par la RATP, d'une commande de 100 autobus Citelis normalement prévue pour 2010.

Trouver des renforts

Le 14 mai, la direction a annoncé, dans un communiqué, qu'elle avait pris trois mesures pour trouver ces renforts : un appel à plus de 130 intérimaires, d'ici à la fin mai, et à du prêt de main-d'oeuvre à but non lucratif. Deux conventions de «détachement de personnel» ont été signées, le même jour, avec une usine de fabrication de moteurs appartenant à son groupe, Fiat Powertrain Technologies (FPT), et avec une autre usine de son bassin d'emploi, Inoplast (filiale de Plastic Omnium), située à 15 km, qui fabrique des pièces composites pour l'automobile et les poids lourds.

S'agissant de FPT, distante de 250 km, une solution de mobilité a été trouvée pour 30 personnes volontaires, qui vont entamer une formation de 80 heures. Elles retrouveront sur place un premier groupe de 31 salariés d'Inoplast, qui ont commencé leur formation le 11 mai. Inoplast va apporter 82 personnes au total, jusqu'au mois de septembre. Elles tiendront des postes à temps plein dans les spécialités d'assemblage, de peinture et de garnissage. « Ce détachement sera éventuellement reconductible jusqu'à fin 2009 », précise Iveco France.

Les deux entreprises avaient des motifs de se rapprocher : Inoplast a été, par le passé, un fournisseur du constructeur annonéen. Elles ont aussi un effectif comparable, de près de 1 200 salariés chacune. Et le DRH d'Irisbus, Charly Lecoq, a été RRH chez Inoplast, ce qui a pu faciliter le profilage des volontaires pour les postes à pourvoir, selon des critères de compétences métiers identiques, de proximité de métiers et de qualités additionnelles.

Eviter un PSE

L'initiative est contestée par le délégué CGT d'Inoplast, Bernard Bosc. Selon lui, « Irisbus aurait dû s'adresser en priorité aux intérimaires privés d'emploi et aux chômeurs ardéchois en fin de droits ». Il désapprouve aussi que « les salariés d'Inoplast doivent utiliser leur DIF pour se former ». A l'inverse, le délégué syndical central CFDT Iveco France y voit un « pari de long terme ». « La formule est équilibrée. Nous avons aussi besoin de garder les personnes dans les entreprises, pour éviter un PSE. » Inoplast a déjà ouvert un plan de départs volontaires pour près de 70 emplois de main-d'oeuvre indirecte. L. P.