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Disneyland braque les projecteurs sur les discriminations

L'actualité | publié le : 09.06.2009 |

Les salariés de Disneyland Paris ont été sondés sur les discriminations. Les résultats s'avèrent globalement positifs ; cependant, la méthode est un peu confuse.

«La diversité était un élément de la culture de Disneyland Paris, nous savons maintenant qu'elle est aussi une réalité. » A l'appui de cette affirmation de Daniel Dreux, vice-président en charge des ressources humaines de Disneyland Paris, il existe un sondage de grande ampleur, réalisé entre juillet et novembre 2008, auprès des salariés du parc d'attractions, dont les principaux résultats ont été publiés fin mai.

L'initiative de ce sondage revient à l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (Acsé), qui en a financé une partie. Le cabinet Management des RH (MRH) l'a administré. Disneyland s'est chargé de la logistique : un bus itinérant a parcouru le site et recueilli les réponses et les témoignages de 5 000 salariés. Daniel Dreux affirme n'avoir pas participé à l'élaboration des questions. Au final, il n'a pas eu de mauvaises surprises, mais les résultats sont difficiles à lire. Dans leur très grande majorité, les salariés déclarent que la «diversité» est respectée (86 %), qu'ils n'ont pas été témoins de discriminations (80 %), ni victimes (77 %). Ceux qui se déclarent victimes de discriminations (13,3 % des personnes interrogées) évoquent, ensuite, les circonstances dans lesquelles celles-ci se sont exercées.

Mélange des causes et des conséquences

Les résultats deviennent alors assez confus, car ils mélangent les causes et les conséquences : l'«égalité de traitement» (comprendre «accessibilité à la promotion», selon Daniel Dreux) et l'«évolution de carrière» sont les premiers facteurs évoqués, devant «minorité visible» et «hommes-femmes». Pour compliquer encore un peu les choses, 85 % des salariés estiment que des discriminations «existent» chez Disney, celles-ci pouvant être soit volontaires (15 %), soit involontaires (66 %).

Ni témoins ni victimes

En résumé, les salariés de Disneyland Paris ne sont ni témoins, ni victimes de discriminations, mais il existe pourtant des discriminations. Contradiction ? « Il n'y a pas de système discriminant, mais il y a des discriminations causées par des comportements individuels », explique le vice-président en charge des RH. Par ailleurs, les salariés estiment à plus de 62 % que si des discriminations se produisaient, ils auraient la possibilité de les dénoncer. « Nous vérifions, ainsi, que les salariés savent qu'ils peuvent saisir leur hiérarchie ou la DRH », commente Daniel Dreux.

Diversité dans les recrutements, pas dans les promotions

« Il n'y a pas de souci de diversité dans les recrutements, déclare Daniel Rovedo, délégué CDFT, les problèmes se posent sur la promotion. » Le sondage le confirme : plus de 55 % des personnes interrogées estiment que leur carrière évolue peu, voire qu'elle est bloquée. Les causes évoquées par ceux qui pensent que leur carrière est bloquée (19,6 %) sont, principalement, les problèmes avec le supérieur hiérarchique, devant la nationalité, l'aspect physique et le handicap. « La première réaction d'un salarié qui n'a pas accès à la promotion est d'en vouloir à sa hiérarchie », avance Daniel Dreux comme explication, mais il admet « ne pas pouvoir promettre à tout le monde de bénéficier d'une promotion », parce que les places sont limitées. Il trace cependant deux axes de progrès : l'accès à la formation et la diversification de l'encadrement.