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L'ambiguïté des nouvelles missions

Dossier | publié le : 16.06.2009 |

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L'ambiguïté des nouvelles missions

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L'attribution de nouvelles missions aux Opca bute toujours sur deux obstacles : leur capacité à faire, et le droit de la concurrence. Mais, d'un autre côté, le marché des PME n'est pas solvable pour des intervenants classiques.

L'article 13 du projet de loi élargit le champ de compétences des Opca, qui pourront, désormais, « contribuer au développement de la formation professionnelle continue et de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences au moyen de l'identification et de l'analyse des besoins en termes de compétences ». L'Opca contribue, notamment, à informer, à sensibiliser et à accompagner les entreprises, en particulier les PME, dans l'analyse et la définition de leurs besoins en matière de formation professionnelle. Il participe à identifier les compétences et qualifications mobilisables au sein de l'entreprise et à définir les besoins collectifs et individuels au regard de sa stratégie, en prenant en compte les objectifs définis par les accords de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, énonce le projet de loi.

Erreur tragique Alain-Frédéric Fernandez :

« Autant on peut être optimiste et assez satisfait de la globalité de la réforme de 2009, autant cet article est une erreur dramatique, et ce, pour les raisons suivantes. Les Opca sont des organismes paritaires censés répondre à la fois aux préoccupations des entreprises et à celles des salariés. Or, la mission que leur confie cet article est totalement centrée sur l'entreprise. Les Opca ne disposent pas des ressources nécessaires pour mener à bien cette mission quantitativement. Les conseillers des Opca n'ont pas obligatoirement les compétences pour mener à bien de telles analyses. »

Conflit d'intérêts

« Si cet article est adopté, un Opca de branche mènerait un conseil sur le plan stratégique d'une entreprise en connaissant les éléments stratégiques de ses concurrents. Les organismes collecteurs entrent, ainsi, en compétition avec de nombreux prestataires privés ou publics, dont la vocation ou le modèle économique repose, justement, sur ces missions. »

« Si les Opca veulent aider les PME et TPE, ils doivent concentrer cette mission sur l'information et la formation des experts-comptables, qui sont, dans la quasi-totalité des cas, les seuls interlocuteurs des chefs d'entreprise en matière de formation. »

Perte d'autonomie

« Cette révision des missions des Opca risque d'entraîner la perte d'une grande partie de l'autonomie des entreprises en matière de choix des fournisseurs, de créativité pédagogique, de libre concurrence. Mais aussi une perte sèche pour les prestataires de formation et les centres de bilans de compétences ou encore pour les organismes spécialisés dans la GPEC, alors qu'il y aurait des centaines d'emplois à créer dans ce domaine. »