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Les pratiques

Le solaire prépare son avenir

Les pratiques | publié le : 30.06.2009 |

La filière du solaire recrute et va recruter de manière importante, pour peu que le dispositif de formation se développe pour répondre à la demande, notamment de reconversions de salariés.

Gérer une crise de croissance. Telle est la nécessité, rare ces temps-ci, devant laquelle est placée la filière du solaire. Réunis en Savoie, il y a un mois, par Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi, ses acteurs locaux ont exprimé unanimement la nécessité de développer la formation pour répondre aux besoins de recrutement. « Les hypothèses basses tablent sur 25 000 créations d'emploi, et les plus hautes sur 300 000, d'ici à 2012, affirme Laurent Wauquiez, mais seulement si l'on agit, en amont, sur la formation. »

Hausse des demandes

Celle-ci a déjà commencé à se structurer autour du Bourget-du-Lac, où la ZA Savoie Technolac regroupe des entreprises et organismes de cette filière. « Nous recevons 1 000 stagiaires par an, de toute la France, salariés ou créateurs de sociétés d'installation de panneaux photovoltaïques, de couverture zinguerie, etc., explique Jean-Marc Bernard, directeur des Compagnons du solaire, centre créé il y a cinq ans par l'Ademe et les sociétés Clipsol et GDF. Ceux qui viennent pour une formation qualifiante de huit mois n'ont aucun problème de placement ! »

De son côté, le département spécialisé de l'école d'ingénieurs Polytech Savoie est totalement saturé et un IUT énergie et bâtiment, en cours de création, enregistre déjà plus de demandes qu'il n'a de places. « Il manque partout des formateurs, ajoute Jean-Marc Bernard. D'autant que des entreprises en mal de personnel qualifié les débauchent ! » Face à cet «envol de la demande de formation», l'Institut national de l'énergie solaire est en train de se restructurer afin de former des formateurs, de créer des référentiels et faire de l'ingénierie de formation.

Parallèlement, la région vient d'adopter un plan régional de développement de la formation, qui prévoit, pour le BTP, 2 500 places de formation continue « fléchées solaire et développement durable, explique Bernadette Laclais, vice-présidente. Car il s'agit plus de faire évoluer des métiers existants que de former à de nouveaux ».

Recruter par simulation

Région, Etat, Pôle emploi et acteurs locaux du solaire ont aussi travaillé, depuis 2008, dans le cadre du contrat territorial emploi-formation (CTEF) sur la définition des besoins en formation : « Les entreprises du secteur, souvent jeunes, connaissent mal la GRH et la GPEC, et surévaluent parfois les compétences nécessaires », explique Edouard Simonian, maire du Bourget-du-Lac, conseiller régional et membre du CTEF. « Avec des entrepreneurs, poursuit Vincent Parrisset, directeur départemental de Pôle emploi, nous avons donc étalonné les habiletés des métiers de monteur, poseur et installateur de panneaux photovoltaïques, afin de recruter par simulation. »

Pôle emploi a déjà financé pour 375 000 euros de formation depuis 2004 et prévoit 170 000 euros pour 2009. « Il faut mobiliser tous les dispositifs pour permettre aux salariés dans les secteurs qui souffrent de rebondir », assure Laurent Wauquiez. A l'instar des «ex-Salomon», aujourd'hui en poste à Clipsol, grâce à un contrat de retour à l'emploi durable (Cared) financé par la région. Ou comme ces saisonniers ayant une deuxième activité dans le bâtiment, ou encore ces employés de Ferropem, à Chambéry, qui vont utiliser leur savoir-faire en électrométallurgie pour produire le nouveau silicium métallurgique nécessaire au développement du solaire.