A l'heure où la concurrence fait rage entre les entreprises, la solidarité n'a jamais été aussi efficace. C'est la leçon que semblent aujourd'hui donner les groupements d'entreprises, qui permettent aux PME de mettre en commun ressources et compétences et, surtout, de s'offrir les indispensables services recherche et développement inaccessibles isolément.

A travers l'exemple d'une quinzaine de clusters, Pierre d'Ornano et Denis Bachelot, tous deux journalistes économiques, examinent comment peuvent se mettre en place ces précieuses collaborations qui permettent aux PME d'aborder le marché mondial. Les exemples ne sont pas là uniquement pour l'hagiographie, mais pour faire le tri entre les pratiques qui marchent et celles qui rament. Les pôles de compétitivité, impulsés sous le gouvernement Raffarin, ont, ainsi, quelquefois favorisé l'amorce de logiques partenariales, mais les moyens mis en oeuvre et leur dispersion ne permettent pas vraiment aux projets de décoller concrètement. Là comme ailleurs, l'initiative des intéressés (Système productifs locaux) semble la meilleure voie du succès, même s'il est aussi de la responsabilité de l'Etat de mettre de l'huile et, surtout, de l'argent dans les rouages.

A l'heure de la crise, ces groupements pourraient bien être le meilleur moyen de défendre le dynamisme français dans la nouvelle économie de la connaissance où se joue le destin de l'Europe. Ils pourraient également s'avérer le meilleur moyen de maintenir et de promouvoir l'emploi alors que les principaux gisements continuent de résider dans les PME. La recette idéale, en quelque sorte, pour tirer son épingle du jeu de la mondialisation.