logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enjeux

Ne change rien !

Enjeux | Chronique de Meryem Le Saget | publié le : 01.09.2009 |

Image

Ne change rien !

Crédit photo

Retour de congé en fanfare ! On est prêt à mettre en oeuvre ses bonnes résolutions : rester zen au travail ; continuer le sport qu'on a si bien repris cet été ; suivre de plus près les études des enfants ; s'inscrire à une formation nouvelle, bref, on veut se maintenir dans une dynamique positive, et les projets ne manquent pas. Mais voilà qu'au lieu de nous comprendre et de nous soutenir, notre entourage nous met subtilement des bâtons dans les roues.

D'abord, il y a ceux que l'on fatigue rien qu'à l'idée de vouloir changer. Ils semblent soupirer : « Pourquoi tout ce remueménage alors que les choses sont très bien telles qu'elles sont » ? Ils aiment le confort de la routine, les habitudes qu'ils ont prises avec nous, la tranquillité apparente d'un quotidien bien rodé. L'idée d'avoir à faire un effort pour s'adapter à une nouvelle donne les perturbe. Ils seront les premiers à dire « tu voulais faire du sport ? Tiens, vas donc chercher le pain ! ».

Ensuite, il y a ceux que l'on inquiète. Notre volonté de changer leur tend un miroir qui les renvoie à leur propre immobilisme : oui, c'est possible d'avoir des désirs, de s'accrocher à ses rêves, de réaliser des projets. Nos aspirations vives et tenaces rendent la complaisance qu'ils entretiennent de plus en plus insupportable. De ce fait, ils vont tenter de nous calmer. Comme ça, tout rentrera dans l'ordre. Ils disposent pour cela de tout un arsenal stratégique : dénigrer notre initiative (c'est ridicule ce régime), nous humilier (ce n'est pas du luxe de ranger ce bureau !), faire de l'ironie (tu me fais trop rire avec ton nouveau projet), attaquer notre motivation (n'attend pas trop de cette formation, on est toujours déçu) ou, carrément, nous faire baisser les bras (ça ne marchera pas ! Tu ne diras pas que je ne t'avais pas prévenu).

Le monde est-il peuplé à ce point de cyniques ? Non, mais de personnes trop occupées, fatiguées ou rigides pour avoir mis le changement à l'ordre du jour de leur rentrée. Quand on n'est pas soi-même en mouvement, toute brise de vent chez les autres ressemble à une tempête menaçante pour soi. Parce que cela nous dérange, que ce n'est pas le bon timing ou, tout simplement, que l'on est épuisé, on a du mal à accepter que l'autre s'engage dans l'action et veuille évoluer. On aimerait chuchoter intérieurement « attends-moi... » Mais on se surprend à penser : « Encore une résolution qui tombera aux oubliettes ! »

Soyons pragmatiques : si nous voulons un monde nouveau, il faut bien que le changement commence à prendre forme. Pour chacun, la question est donc : « Qu'ai-je besoin de changer en moi dès maintenant pour que ma vie se transforme et se rapproche davantage de mes rêves ? »

Meryem Le Saget est conseil en entreprise à Paris. < lesagetconseil@wanadoo.fr> < www.lesaget.com >