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Remotiver autour de la «nouvelle entreprise»

Enquête | publié le : 01.09.2009 |

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Remotiver autour de la «nouvelle entreprise»

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Dans la foulée des derniers départs liés à son PSE, le site a voulu orienter les salariés vers le futur en leur demandant d'exprimer l'ambition de leur service pour les prochaines années. L'initiative touche en particulier le middle management.

Pour ne pas laisser s'installer la «gamberge», Sony Alsace a organisé une opération de remotivation/réassurance, dans la continuité de son PSE 2007-2008, qui a laissé 177 personnes sur le carreau. Alors que les derniers départs sont intervenus en juin 2008, la direction du site de Ribeauvillé posait en parallèle les jalons d'un team building accompagné par le cabinet Alter & Go, dont elle a dévoilé le contenu dès la rentrée suivante : la création de groupes de travail de 10 à 20 personnes chacun, à la composition représentative de chacun des quatre secteurs de l'entreprise, et chargés d'en exprimer l'ambition pour la restituer à l'ensemble des 600 salariés restants, lors d'un forum, deux mois plus tard. « Chaque collaborateur était invité à se décrire comme pièce du puzzle d'un nouveau Sony Alsace, en réfléchissant à ce qu'il pouvait apporter, comme à ce qu'il pouvait attendre des autres », complète le DRH François-Xavier Akamatsu.

Nouveau profil

Nouveau, le profil du site le devenait pour le moins : avec l'arrêt de la production de téléphones mobiles, il a achevé sa mutation d'usine en un centre de développement tourné vers l'ingénierie, la fabrication de petites séries à haut degré technologique, la validation technique de produits et leur après-vente. « Tout cela requiert des personnes motivées ; or, l'évolution notoire des métiers a suscité ce stress face au changement. Le forum de la minovembre 2008 et sa phase préparatoire ont eu le mérite de chercher à transformer ce stress en une dynamique tournée vers le futur. Ils ont fait tomber les cloisons, qui étaient bien réelles. Ils ont marqué une rupture avec le top/down propre à un univers de production en affranchissant les groupes de considérations hiérarchiques », approuve Jean-Luc Biard, délégué CFE-CGC. De l'avis partagé des partenaires sociaux, un stress directement lié au traumatisme d'un plan social ne s'est pas exprimé.

Sur la forme, le forum a mélangé les personnels des différents services, vêtus d'un t-shirt de couleur distincte, constituant un kaléidoscope illustratif de la volonté de fluidifier la communication et de favoriser la mobilité interne. De même, le libre choix du mode de présentation incarnait le souci de donner libre cours à la créativité des équipes.

Selon le principe du teasingrévélation, bien connu des publicitaires, l'événement avait été annoncé par des affiches de plus en plus explicites, à partir d'une première qui se contentait d'ajouter un point d'interrogation au nom de l'entreprise.

Sur le fond, l'opération a surtout ciblé le manager intermédiaire, « cette personne entre le marteau et l'enclume, en particulier en période de PSE », observe Jean-Luc Biard. « Le rôle pilote qui lui est attribué dans les groupes de travail constitue une source de revalorisation et contribue à le rendre acteur de la dynamique des équipes », estime François-Xavier Akamatsu. Ces encadrants ont également suivi des formations à l'accompagnement et à la motivation des collaborateurs.

Mieux communiquer

Le besoin de mieux communiquer entre services forme la principale des conclusions du forum, qui se déclinent à présent dans de nouveaux ateliers de travail, comme dans le plan de formation. Jean-Luc Biard craint toutefois un essoufflement. « Mis en appétit, les gens attendent davantage de concret. Et avec le climat de crise économique, les questions sur l'avenir ressurgissent. »

Opinion assez similaire à la CGT, par la voix du délégué Jean-Claude Zietvogel : « L'initiative a été bonne et le personnel, attaché à l'entreprise - une grande partie est là depuis le début, il y a vingt ans - , est prêt à y répondre. Mais, des services sont aujourd'hui en sous-charge et j'en crains une démotivation. Pour que cela marche, il faut du business... et aussi une reconnaissance en termes financiers. »

SONY ALSACE

• Activité : matériel électronique.

• Effectifs : 170 000 salariés dans le monde, dont 1 100 en France et 600 à Ribeauvillé.

• Chiffre d'affaires 2008 : 60 milliards d'euros.