En 2008, 15 000 personnes ont été recrutées ; 10 000 à 12 000 en 2009, et autant le seront chaque année jusqu'en 2014 : Areva, qui profite du regain d'intérêt pour le nucléaire, aura alors renouvelé de moitié son effectif (75 000 personnes dans le monde actuellement). Pour accompagner cette mutation, le groupe a officiellement inauguré, en juillet, à Aix-en-Provence, un campus interne de 3 000 m², qui accueillera 2 000 à 3 000 personnes par an. Sept cents nouveaux collaborateurs s'y sont déjà formés depuis son ouverture, en janvier.

Tous les nouveaux managers et ingénieurs embauchés suivront, ici, un module de onze jours, conçu en interne. « Sur le fond, il s'agit de leur présenter nos métiers dans le contexte du réchauffement climatique, ainsi que nos valeurs et nos engagements sociétaux, affirme Josseline de Clausade, directrice de la formation jusqu'à cet été*. Pour la forme, nous utilisons des méthodes pédagogiques américaines, très interactives. Les trois formateurs permanents ont d'ailleurs été recrutés aux Etats-Unis. L'objectif est, à la fois, de professionnaliser les nouveaux embauchés, d'augmenter leur niveau moyen en anglais, la langue de formation, et de les mettre en réseau, y compris par le biais de sorties et de loisirs. »

Les participants sont toujours issus à 80 % de l'Europe et de la Turquie, et à 20 % des Etats-Unis et de l'Asie (à égalité). Ils sont, par ailleurs, toujours au nombre de 64, pour être répartis en groupes de 8, afin de réaliser des études de cas sous la forme de «project management game» : « Une mise en situation de gestion d'un projet, en équipe multiculturelle, avec une approche collaborative », explique la responsable de la formation ; 150 managers formateurs internes se relaient pour intervenir et chaque promotion a un parrain, l'un des dirigeants du groupe.

Au cours d'«ateliers libres», les participants recensent leurs questions et leurs propositions d'innovations, puis en font un «rapport d'étonnement». « C'est un formidable outil de réflexion pour le management, assure Josseline de Clausade. A la fin du module, les participants reçoivent des réponses à leurs questions et échangent avec le siège, en visioconférence. » Enfin, des visites de sites Areva et de celui du CEA à Cadarache complètent cette formation.

Ces onze jours coûtent à l'entreprise 4 500 euros par personne. Quant au campus, il représente 1 million d'euros d'investissement et 10 millions d'euros de fonctionnement, pour un budget formation groupe de 100 millions d'euros. Il sert également à d'autres modules, comme le cycle «réacteurs» destiné aux ingénieurs du nucléaire recrutés dans l'année, ou à des sessions clients, comme GDF Suez, EDF, la Marine nationale, DCNS et le CEA. Areva réfléchit à la création d'autres campus de ce type au Moyen-Orient, en Chine et aux Etats-Unis.