Voici un beau paradoxe. Alors que les entreprises ont jusqu'au 1er janvier prochain pour signer un accord ou présenter un plan d'action en faveur de l'emploi des seniors, ces derniers servent - encore et toujours - de variable d'ajustement des effectifs. La crise est passée par là et semble avoir fait oublier à nombre d'entreprises leurs beaux discours sur le maintien dans l'emploi de leurs salariés âgés. Les sanctions prévues dans le cadre du Plan seniors parviendront-elles à leur rafraîchir la mémoire ?
Car, malgré la fin des préretraites publiques et le coût désormais exorbitant des préretraites privées, les seniors sont les premiers poussés vers la sortie, quand, d'ailleurs, ils ne s'y précipitent pas eux-mêmes ! Vingt ans de politique de cessation anticipée d'activité ont indubitablement laissé des traces, tant dans l'esprit des employeurs que dans celui des salariés. Force est de constater que les mesures d'âge restent socialement acceptables.
C'est donc un véritable changement culturel qui est nécessaire et qui commence par la possibilité d'offrir aux seniors une vraie deuxième partie de carrière. Les aléas économiques actuels montrent bien que cette révolution n'a pas commencé.
