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Des missions temporaires pour les CMES

Enquête | publié le : 15.09.2009 |

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Des missions temporaires pour les CMES

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Avec le «congé mission expérience senior» (CMES), l'établissement public a rajeuni son effectif sans recourir à un dispositif de préretraites.

Ils touchent une allocation équivalente à 65 % de leur ancien salaire brut, mais peuvent toutefois prétendre, ponctuellement, retrouver leur rémunération intégrale en effectuant des missions chez leur ancien employeur. En 2008, c'est la Monnaie de Paris qui a, ainsi, proposé cette transaction d'un genre nouveau, le «congé mission expérience senior» (CMES), à une centaine de salariés de plus de 57 ans.

Sureffectif

Pour l'établissement public chargé de la frappe des pièces de monnaie, il s'agissait alors de résorber un sureffectif de 150 personnes - le quart du personnel - entraîné par un recrutement massif à la fin des années 1990 pour faire face à la fabrication des stocks de l'euro. Principale mesure d'accompagnement du plan stratégique, le CMES a principalement permis à l'ancienne direction du ministère des Finances*, confrontée à un déséquilibre criant de sa pyramide des âges - 52 ans et vingt-cinq ans d'ancienneté en moyenne -, de rajeunir son effectif en évitant «l'écueil» des préretraites. « Notre ministère de tutelle prenant, à l'époque, publiquement position pour la suppression des préretraites, il aurait été particulièrement malvenu d'y avoir recours à la Monnaie de Paris, souligne Christophe Beaux, Pdg de l'établissement. Nous avons également écarté d'emblée l'option plan de licenciements économiques. »

Préservation des compétences

Adossé à un accord d'entreprise, signé le 3 mars 2008, le «compromis» CMES cible donc les salariés atteignant l'âge de 57 ans au plus tard le 30 juin 2008 et s'engageant à prendre leur retraite dès l'acquisition de leur taux plein, soit cinq ans maximum après leur entrée dans le dispositif. Afin de préserver les compétences stratégiques, la direction se réserve cependant le droit d'accepter ou non les départs. L'introduction du tutorat - possibilité de réaliser une mission de trois mois maximum avant le départ en CMES ou d'être rappelé ultérieurement pour des missions temporaires - permet, en outre, de répondre à la problématique de la transmission des compétences, essentielle pour un métier qui nécessite une longue période d'apprentissage de terrain.

A la clôture du dispositif, en mars 2009, la direction avait donné son feu vert à 78 salariés (contre six refus). « Un chiffre légèrement plus faible que celui que nous espérions, mais rapidement compensé par un nombre de départs «naturels» en retraite supérieur aux prévisions », explique Constantin Akouma, DRH. 

Mission de tutorat

Pressentis pour réaliser une mission de tutorat d'une durée de trois mois maximum, 24 d'entre eux auront vu leur entrée en CMES légèrement reportée. Pour le moment, quatre autres salariés - tous volontaires - auront également été rappelés par l'entreprise, confrontée à une surcharge temporaire de production.

Seule organisation syndicale à avoir refusé de parapher le texte, la CFDT déplore la perte de pouvoir d'achat à laquelle le CMES condamne, inéluctablement, ses adhérents. « Complétement déconnectée du point d'indice dans le futur bulletin de salaire du salarié en CMES, l'allocation versée ne pourra pas être revalorisée pour tenir compte de l'inflation, explique Benoît Dupard, secrétaire syndical CFDT. A l'inverse, pour garantir le montant de la future pension, les cotisations retraite augmenteront encore au cours des cinq prochaines années, ce qui diminuera alors, mathématiquement, le net à payer. »

* La Monnaie de Paris est un établissement public à caractère industriel (Epic) depuis 2007.

MONNAIE DE PARIS

• Activité : frappe de pièces de monnaie.

• Effectifs : 500 agents.

• Chiffre d'affaires 2008 : 125 millions d'euros.

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