E & C : L'enquête que vous avez réalisée, en octobre, auprès de 4 000 professionnels de la fonction RH ou rémunération indique-t-elle que les entreprises savent informer sur les rétributions ?

C. L. : En tout cas, elles s'y efforcent, car elles en perçoivent le besoin. Un peu plus de la moitié seulement des répondants considèrent que les salariés sont conscients de l'ensemble des avantages dont ils bénéficient. En particulier, ils connaissent mal les process de rémunération : calcul de la rémunération, benchmark, rôle de la NAO... 58 % des entreprises interrogées mènent des actions d'information sur le «package» de rémunération. Elles sont même 75 % dans le secteur de la distribution. En quelques années, le bulletin social individualisé (BSI) s'est imposé comme l'un des principaux outils de communication écrite sur les rémunérations globales : 37 % des entreprises en ont mis un en place ; là encore, les organisations de la distribution ont de l'avance. Mais, par ailleurs, ce n'est plus le privilège des plus grandes entreprises : 20 % des moins de 500 salariés ont édité un BSI pour leurs collaborateurs.

E & C : Quels éléments le BSI permet-il de valoriser ?

C. L. : L'épargne salariale, par exemple, illustrée sous forme d'équivalent perçu par mois : 79 % des entreprises y insèrent des informations sur la participation ; 93 %, sur l'intéressement ; 83 %, sur le PEE ; 52 %, sur le Perco... La protection sociale est détaillée avec les cotisations employeur/salarié sur l'année, les retraites complémentaires... En outre, le temps de travail avec les CET, mais aussi les congés, le budget de formation, le DIF, etc. apparaissent dans plus de la moitié des BSI, de même que les oeuvres sociales du CE et l'aide au transport. Près de la moitié des entreprises accompagnent le bulletin d'une enquête de satisfaction, qui fait apparaître, en particulier, que les salariés ont « appris des choses » de ce BSI, et ont pris conscience du poids financier de la rémunération globale.