Une enquête indique que la fonction est de plus en plus identifiée et continue de s'autonomiser au sein des grandes entreprises cotées.
En à peine plus de deux ans, le développement durable a trouvé sa place dans les organigrammes des entreprises du SBF 120 : sous cet intitulé ou un autre, 78 % d'entre elles disposent d'un service dédié à la gestion de la RSE, selon le 2e Baromètre de la fonction développement durable, dont les résultats sont rendus publics par Adecco, ce 19 janvier.
« C'est une évolution nettement positive, indique Johan Titren, responsable du management RSE d'Adecco. Lors du baromètre précédent, en 2007, nous n'avions pas pu donner une mesure significative de ce taux de présence dans les entreprises, la fonction étant encore trop peu identifiée. » Les effectifs moyens des services dédiés sont aussi en hausse, avec 5,5 équivalents temps plein contre 3,6 en 2007.
Mais, en gagnant en importance et en légitimité dans les entreprises, le développement durable s'est aussi éloigné de la fonction RH, alors qu'il lui était souvent rattaché. L'édition 2007 du baromètre recensait plus de 20 % de directions du développement durable dépendant hiérarchiquement de la DRH dans ces entreprises françaises cotées. Cette part est tombée à 2 %. Parmi les rattachements historiques, les services de communication ont mieux préservé leurs prérogatives (14,5 %).
Une évolution d'autant plus surprenante que la RSE a englobé, ces dernières années, beaucoup d'enjeux sociaux (diversité, handicap, égalité professionnelle...). « Mais la fonction est aussi très souvent rattachée à la direction générale (60 %), précise Florence Emmanuelli, de l'IAE Gustave-Eiffel (Management de la RSE), partenaire de l'étude. Et elle s'est détachée de la DRH en intégrant les volets environnemental et sociétal, au-delà du seul volet social. Enfin, parmi les principales collaborations avec les autres fonctions de l'entreprise, le développement durable mentionne majoritairement les RH (70 %), avant les achats, l'hygiène-santé-sécurité et la communication. »
Le reporting, la création et la collecte d'indicateurs pertinents sur la RSE restent des enjeux majeurs pour la fonction. Ses patrons mesurent d'ailleurs, désormais, sa maturité à l'existence d'un réseau fiable de correspondants internes dans le monde, plutôt qu'à la présence dans les indices boursiers prenant en compte la dimension extra-financière.
