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Les pratiques

Montréal Le Québec propose des solutions innovantes à ses chômeurs

Les pratiques | publié le : 09.02.2010 |

En visite au Québec, fin janvier, pour signer un accord sur le recrutement entre Pôle emploi international et le ministère de l'Immigration du Québec, le secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi, Laurent Wauquiez, a découvert d'autres méthodes pour aider les chômeurs.

«La fusion que vous avez faite au Pôle emploi, nous l'avons vécue au Québec il y a douze ans », confie la sous-ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale du Québec, Dominique Savoie. Les premiers temps ont été difficiles, même si cette fusion est un peu différente de celle de la France. Jusqu'en 1998, le Québec devait partager la gestion de ses services d'emploi avec le gouvernement fédéral. Cette année-là, une nouvelle structure a été créée, Emploi-Québec, devenue seule garante du placement et de l'aide à l'emploi en intégrant les services de son homologue canadienne pour le territoire du Québec.

Une nouvelle culture organisationnelle

Emploi-Québec a aussi fusionné avec d'autres services chargés de la formation professionnelle, puis, en 2005, avec ceux responsables de l'administration du bien-être social (l'équivalent du RSA). Toutes ces structures, qui cumulaient 256 points de service, n'en comptent plus que 140. Dominique Savoie explique que la réussite de cette fusion tient à la création d'une nouvelle culture organisationnelle entre des employés provenant de différents organismes et à une forte informatisation. L'indemnisation des chômeurs reste cependant une compétence du gouvernement fédéral.

Services aux personnes

Les 140 centres locaux d'emploi (CLE) offrent des services d'emploi, de solidarité sociale ou de soutien financier aux nouveaux parents. Venu visiter le CLE du Plateau Mont-Royal, le 29 janvier, à Montréal, Laurent Wauquiez a rencontré les responsables des services d'emploi. « Toute notre culture est fondée sur des services aux personnes et non sur des programmes. Nous avons laissé une grande latitude budgétaire et décisionnelle à chaque région, à chaque centre d'emploi », explique la ministre québécoise.

Les agents des CLE reçoivent des demandeurs d'emploi, mais aussi des personnes qui souhaitent changer de carrière. Lors d'un premier entretien d'évaluation de 45 minutes, un agent étudie les forces et les faiblesses de celui qu'il nomme «le client». Il peut l'envoyer pendant trois semaines dans un club de recherche d'emploi, une association à but non lucratif externe au CLE. Il peut proposer une formation dans une entreprise ou réorienter son client vers des études (des mesures de retour aux études existent pour les chefs de famille monoparentale). Le CLE peut aussi favoriser le retour au travail dans une entreprise, grâce à des subventions salariales. Chaque agent suit environ 150 à 200 clients.

Proposer toutes les perspectives de travail

Laurent Wauquiez semblait boire du petit lait : « C'est très externalisé. » Le secrétaire d'Etat s'est dit impressionné par les méthodes de fonctionnement, les dizaines d'ordinateurs mis à disposition dans un CLE et par le fait que les centres ne proposent pas seulement des offres d'emploi, mais aussi toutes les perspectives de travail dans un domaine donné. Le secrétaire d'Etat conclut : « Dès qu'un salarié perd son emploi, les Québécois n'attendent pas. Ils se mettent en ordre de bataille pour l'aider à trouver une formation ou à se réorienter vers un métier qui recrute. »

L'EMPLOI AU QUÉBEC

Nombre d'habitants : 7,8 millions.

Nombre d'actifs : 4,1 millions.

Taux de chômage : 8,4 % en décembre 2009.