En matière de salaires, AXA a accepté de voir loin : une partie des augmentations 2010 dépendent, dans ce groupe qui rassemble une quinzaine d'entreprises, d'un accord triennal bouclé fin 2007 et couvrant les 36 000 salariés. Il assure aux non-cadres une augmentation générale annuelle de 1,1 %, complétée par une enveloppe d'augmentations individuelles de 1,4 %. Pour les cadres, les enveloppes sont, respectivement, de 0,6 % et de 1,9 %. L'accord fixe, en outre, des montants cibles pour les variables sur objectifs collectifs et individuels. Un engagement à long terme, assez rare, également mis en oeuvre dans quelques institutions mutualistes ou à la RATP.

Pour la direction, l'enjeu était de « donner de la visibilité aux collaborateurs » en fixant un socle minimal à mettre en oeuvre sur trois ans en matière de rémunérations. Cet accord-cadre, négocié avec la représentation syndicale de groupe (RSG), ne se substitue pas à la négociation annuelle obligatoire (NAO), menée, elle, au sein de chaque entreprise. Mais il prévoit aussi une clause de rencontre annuelle, permettant d'établir le bilan et de négocier d'éventuels ajustements. Pour 2008, par exemple, un avenant avait été ajouté, complétant les dispositions de l'accord pour cette année-là avec 0,6 % à 1 % d'augmentations générales supplémentaires selon les catégories, et 0,2 % à 1,2 % pour les augmentations individuelles. A l'inverse, pour 2009, pas un euro n'avait été ajouté aux minima prévus par l'accord triennal.

En outre, le texte prévoit un taux de distribution des primes sur objectifs de 80 % des salariés concernés, glissant sur les trois ans. Une clause de rattrapage pour les oubliés du variable. Négocié dans une période de croissance, avec une inflation moyenne de 1,5 % sur l'ensemble de 2007, mais qui s'envolait en fin d'année, l'accord ménage des conditions d'évolution salariale assez intéressantes pour les collaborateurs, notamment pour des années de faible croissance et d'inflation quasi nulle, comme 2009. A l'inverse, la forte inflation moyenne de 2008 avait justifié la négociation de cet avenant annuel.

« Cet accord s'est révélé protecteur pour les salariés, indique aujourd'hui Daniel Cayat, DSC CFDT, dont le syndicat, signataire, est crédité de 38 % des voix, devant la CFE-CGC (14 %) qui l'a aussi paraphé, avec la CFTC. En contrepartie, nous avons accepté de négocier sur les augmentations individuelles et sur des variables qui restent cantonnées dans des pourcentages qui nous semblent acceptables. »

• Activité : assurances.

• Effectifs : 36 000 salariés.

• Chiffre d'affaires 2009 : 22 milliards d'euros.