Les intérimaires sont souvent la première « variable d’ajustement » dans le secteur automobile. Pour autant, chez Favi, un équipementier basé dans la Somme, on cherche à mieux les accueillir grâce à une charte d’intégration mise en place en novembre 2008 et transmise aux agences d’intérim. Sans promettre de CDI.

Une nécessité pour retenir les salariés alors que la pénurie de main-d’œuvre guette les métiers de la métallurgie et de la fonderie. « Quand un intérimaire quitte brusquement l’entreprise, ça désorganise le travail », déplore Jérôme Claré, agent de maîtrise. Élaboré par les agents de maîtrise et la DRH, assistés de la cellule qualité sécurité environnement, ce texte a permis d’harmoniser les pratiques. « Jusque-là, chaque “mini-usine”, ou atelier de 20 à 40 personnes dédiées à une activité précise, accueillait les nouveaux à sa façon », explique Anabelle Allain, assistante RH et formation. Désormais, un parcours d’entretiens est mis en place. Menés par un agent de maîtrise (ou leader, en langage interne) et le tuteur, ces entretiens ont lieu après une semaine, puis au bout d’un mois de présence. « La communication a aussi été ajustée. Un film présentant le fonctionnement en mini-usines est systématiquement projeté aux nouveaux arrivants », explique Anabelle Allain.

Au niveau managérial, la charte clarifie les rôles : tous les leaders animent une réunion fixant les objectifs de la journée, tandis que les tuteurs assurent la formation des nouveaux venus. Selon la direction, la charte aurait permis de réduire le nombre de « fins de mission intempestives » et remobilisé les leaders, dont certains étaient « écœurés » par les départs volontaires. Une maigre satisfaction en attendant que les commandes des constructeurs repartent à la hausse.