Une « brigade du foulard des musulmanes des polders » a été lancée le 16 février à Amsterdam par trois jeunes Néerlando-Marocaines. La Poldermoslima Hoofddoek Brigade milite pour le droit de porter le foulard sur les lieux de travail et veut défendre les opportunités de carrière pour les femmes musulmanes. Nora el-Jebli, 31 ans, l’une de ses fondatrices, porte le hijab depuis cinq ans. Elle explique avoir décroché son emploi actuel, responsable de budget pour ToolsGroup, une SSII américaine basée à Amsterdam, par le biais du « dialogue ». C’est d’ailleurs la voie qu’entend suivre la Brigade du foulard. « Nous n’irons pas devant les tribunaux et ne ferons pas le travail important que fait déjà la Commission pour l’égalité de traitement », explique Nora el-Jebli. L’organisation a plutôt l’intention d’œuvrer sur les perceptions et les préjugés. Soutenue par la Fédération des syndicats néerlandais, elle demandera des comptes aux entreprises qui « discriminent » et portera le débat autour du foulard islamique sur la place publique, en proposant une autre approche que le dénigrement ou la contestation. Dans les sondages, 75 % des Néerlandais se disent opposés au port de vêtements islamiques dans la fonction publique (où ils sont pourtant admis, sauf dans la police).

Chaque année, la Brigade du foulard décernera un prix du Foulard à l’entreprise ou au service public ayant le mieux favorisé son intégration. Cette année, c’est la chaîne de supermarchés Dirk van den Broek qui a remporté cette « nouvelle palme du politiquement correct », note le quotidien De Volkskrant.