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Enquête

Àu musée Michelin, les “Bibs” sont reçus en VIP

Enquête | publié le : 01.04.2009 | L. D.

On peut, en épiant par la fenêtre d’une maison typiquement clermontoise, surprendre une conversation entre André et Édouard, les frères fondateurs de l’entreprise. On peut aussi jauger un exemplaire de l’avion Breguet XIV, fabriqué par les ouvriers Michelin en 14-18. Plus loin, le visiteur découvre le Guide rouge (devenu blanc pour l’occasion), spécialement réédité en 1944 afin de permettre aux Alliés de se repérer lors du Débarquement. Ou encore observer à travers une vitre les stagiaires actuellement en formation à l’École du pneu.

Plus qu’un musée, c’est une mise en scène ludique et interactive qui retrace cent vingt ans d’histoire du géant mondial du pneu. L’Aventure Michelin, c’est ainsi qu’est baptisé cet espace de 2 000 mètres carrés situé à l’ombre du stade Marcel-Michelin, sur le site industriel de Cataroux, au nord de Clermont-Ferrand. Ce nom, c’est un retraité de la maison qui l’a trouvé. Et le symbole est fort car, chez Michelin, on a voulu associer aussi étroitement que possible les salariés et les retraités de la maison à cette aventure. Des témoignages d’anciens « Bibs » alimentent par exemple la partie de l’exposition consacrée aux fameuses œuvres sociales qui ont valu à l’entreprise sa réputation de paternaliste. Leurs voix enregistrées racontent la clinique Michelin, la Socap – le supermarché réservé aux salariés de la maison –, les colonies de vacances, etc.

Mais surtout, à L’Aventure Michelin, les Bibs bénéficient d’un traitement de faveur : le site leur a été ouvert en exclusivité et gratuitement pendant deux mois, avant l’ouverture au grand public, prévue pour avril. En inaugurant ce lieu, Michel Rollier, cogérant du groupe, soulignait qu’il s’agissait d’un « hommage au travail accompli ». Ces ­visiteurs privilégiés ne s’y trompent pas et se réapproprient volontiers ce patrimoine qu’ils connaissent déjà bien : « C’est une belle vitrine, et elle est méritée », confie fièrement Simone, chimiste retraitée, après avoir passé plus de trois heures à visiter le site. « C’est important que ce lieu existe, souligne pour sa part Jean-Claude, car Clermont vit par Michelin. » « Je suis fier d’avoir participé à cette histoire », ajoute Christian, avec une pointe d’émotion. « J’ai préféré à Vulcania ! » lance Marie-Thérèse, qui conclut : « Je reviendrai. »

Auteur

  • L. D.