Très médiatisée lors de son annonce, au mois de novembre, la fermeture des usines Amora Maille d’Appoigny et de Dijon trouve son épilogue dans une relative discrétion. Fin mars, après deux semaines de blocage des sites, la direction a consenti à lâcher une « prime de préjudice » de 50 000 euros aux 212 salariés licenciés. De quoi enfoncer un coin dans l’intersyndicale, composée de FO et de la CFDT, qui réclamait initialement pas moins de… 400 000 euros par personne.

« La prime ne remplace pas le boulot. Mais, en refusant de signer, on avait peur de perdre tout le fruit des négos », justifie le délégué cédétiste, Bernard Deschamps, seul signataire de l’accord. Et celui-ci de rappeler qu’à l’usine Miko de Saint-Dizier, elle aussi propriété du groupe Unilever, les travailleurs n’avaient obtenu que 17 000 euros de prime de préjudice. Furieuses de cette signature, FO et la CGT n’en ont pas pour autant fait jouer leur droit d’opposition. Mi-avril en CCE, leurs élus se sont même abstenus. Finalement, indemnités légales incluses, les salariés toucheront de 65 000 à 100 000 euros. Ils renoncent, en échange, à saisir les tribunaux pour contester leur départ.