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L’université monte en gamme

Dossier | publié le : 01.09.2009 |

Si Essec, HEC et Dauphine arrivent en tête, d’autres établissements moins prestigieux n’ont pas à rougir. Les programmes sont de bon niveau, adaptés aux besoins des entreprises et des salariés. Reste à les ouvrir davantage aux chômeurs et candidats à la reconversion.

Un premier constat s’impose : depuis la précédente édition du palmarès des meilleurs troisièmes cycles en gestion des ressources humaines, qui remonte à 2005, les programmes des formations continues se sont bonifiés. Autre enseignement du palmarès 2009 Liaisons sociales magazine-Kelly Services, les universités soutiennent largement la comparaison avec les grandes écoles. Un avis partagé par les 367 adhérents de l’ANDRH interrogés par Inergie sur les attentes et pratiques des professionnels de la fonction RH en matière de formation initiale et continue. Plus de 9 responsables RH sur 10 se déclarent satisfaits de la qualité des relations avec l’école et de la formation concernée.

Cultivant une identité forte, les principaux masters ou mastères dispensés en formation continue ont en commun d’offrir un haut niveau de qualité et de choisir une orientation distincte : l’Essec, HEC et Dauphine forment les futurs dirigeants des comités exécutifs, Paris I met l’accent sur la responsabilité sociale, le Cnam sur la dimension humaniste, Lyon III sur l’éthique… Du coup, il n’a pas été facile de les classer. Néanmoins, les formations de l’Essec, de HEC et de Paris-Dauphine, pilotées respectivement par Jean-Marie Peretti, Charles-Henri Beyssere des Horts et Fabien Blanchot méritent d’occuper les premières places au classement général. Elles se distinguent en termes de professionnalisation et d’aménagement des cursus. Auréolés par le prestige de l’école ou de l’université d’accueil, ces masters peuvent se permettre de trier sur le volet les candidats émérites et de recruter la crème des enseignants, qu’il s’agisse d’universitaires ou de professionnels. L’IGR-IAE de Rennes, qui se caractérise par une promotion relativement sélecte, un cursus adapté et un tutorat avec l’Association des cadres et assimilés pour l’emploi, fait son entrée, cette année, à la huitième place.

Le mastère spécialisé d’Audencia et l’executive master de Sciences po, ouverts respectivement en 2008 et 2009, n’ont pas pu être pris en compte dans notre top 10 du fait de leur jeune existence. Nul doute cependant que les deux formations, profitant de la notoriété de leur établissement d’enseignement supérieur et de l’influence de leur réseau d’anciens, se feront rapidement un nom sur le marché des formations RH. Mention spéciale aussi à l’université de Bretagne Sud à Vannes qui a ouvert un master Management des RH en 2006 pour l’encadrement intermédiaire des RH. Et coup de cœur pour le master Management stratégique des RH de l’Isem-Montpellier I qui veut former des DRH sensibles au développement durable.

Finalement, environ 750 salariés, une grande majorité exerçant déjà dans des services de ressources humaines, ont choisi d’asseoir leur crédibilité en suivant un troisième cycle en RH. Leur nombre devrait se maintenir, bien des cadres victimes de plans sociaux et désireux de mettre toutes les chances de leur côté ou de se réorienter en profitant pour compléter leur formation initiale. À Lyon III, par exemple, les demandeurs d’emploi constituaient 30 % de la promotion en 2008. Selon le sondage réalisé par Inergie auprès des adhérents de l’ANDRH, 88 % des professionnels interrogés privilégient le recrutement de profils expérimentés à la fonction de DRH, 65 % au poste de RRH. Si ces formations sont naturellement favorisées par 52 % des entreprises dans le cadre de la formation continue, elles sont talonnées de près par celles en droit social (49 %) ou en conduite du changement (45 %).

Reste que les masters sont plus ou moins ouverts aux chômeurs et aux reconversions. « Nous nous concentrons sur la stratégie en RH, considérant que les fondamentaux sont acquis, explique Franck Brillet, directeur du master de l’IAE de Tours. Les salariés en reconversion nous intéressent s’ils ont déjà eu une expérience d’encadrement d’équipe. » À l’inverse, l’IAE de Caen reste fidèle à la vocation universitaire de promotion sociale et recrute 40 % de demandeurs d’emploi et de salariés en reconversion. De la même façon, les cursus sont plus ou moins ouverts à la validation des acquis par le biais de la VAP et de la VAE. L’IGS, Paris XIII, le Cnam, l’université de Bretagne Sud jouent également le jeu. L’IAE de Bordeaux IV oriente souvent ceux qui n’ont pas le niveau académique requis vers le diplôme de perfectionnement à la gestion des affaires, l’IGR-IAE de Rennes vers la première année de master.

Globalement, les procédures de sélection sont moins poussées qu’en formation initiale du fait d’une forte autosélection, les responsables des cursus cherchant surtout à s’assurer de la cohérence du projet professionnel du candidat. En plus du dossier et de l’entretien, le mastère spécialisé GRH et mobilité internationale de l’Ensam-ENS Cachan, dirigé par Yves Girouard, fait par exemple passer un test écrit et oral en anglais. Paris V-Descartes, HEC, le Cnam évaluent la capacité de réflexion à travers la rédaction d’un cas pratique, l’IAE de Nancy II fait passer un concours écrit avec synthèse d’ouvrages et QCM de culture générale.

Selon Inergie, 62 % des entreprises privilégient des programmes sur mesure dans le cadre du développement professionnel de leur DRH. Pour répondre aux attentes des salariés et des entreprises, plusieurs établissements ont aménagé des cursus spécifiques. Cette stratégie a été largement prise en compte dans le classement des formations les plus accessibles aux salariés. Avec un avantage donné aux cursus 100 % formation continue comme à l’Essec, HEC, Dauphine, au Cnam et au Celsa. Pour leur part, Lyon III, Paris I, l’IGS ou Caen proposent un cursus distinct de la formation initiale. Ces programmes ont en commun d’aménager les cours en soirée, une semaine par mois ou deux à quatre jours par mois. Plus original, l’IAE de Grenoble propose un enseignement en partie à distance. Pour adapter leur maquette et leur pédagogie à l’évolution du métier, plusieurs formations, à l’instar de celles de l’Essec, de Tours ou de Paris V-Descartes, se sont aussi dotées d’un comité de perfectionnement réunissant enseignants et professionnels. Les cours sur les politiques de rémunération, la santé au travail, les GRH à l’international, etc., ont souvent été renforcés. Avec le souci de mélanger les enseignements pratiques et théoriques pour aider les salariés en exercice à prendre de la hauteur vis-à-vis de leur quotidien. C’est cet équilibre subtil que le palmarès 2009 Liaisons sociales magazine-Kelly Services a cherché à distinguer dans le classement des formations les plus professionnalisées. Nous avons également pris en compte les dispositifs d’accompagnement mis en œuvre pour aider les participants soumis à un rythme infernal, contraints de jongler avec leurs études, leur travail et leur famille.

Ainsi, Dauphine propose trois ou quatre séances de coaching ou du mentoring avec un DRH et l’ESC Toulouse offre des simulations d’entretien avec un psychologue du travail. Alain Klarsfeld, le responsable pédagogique, aide les demandeurs d’emploi à décrocher un stage. En plus d’un enseignant référent, Tours met en place un coaching individuel et collectif. Ces efforts portent-ils leurs fruits ? Difficile à dire, car les écoles n’évaluent pas encore les retombées du master en termes de promotion. Si l’on en croit les responsables pédagogiques et les anciens interrogés, la reprise d’études se traduit souvent par une évolution de carrière au sein de son entreprise ou en dehors. Mais les progressions de salaire sont moins automatiques.

Les cursus de HEC, du Cnam et de l’IAE d’Aix- Marseille III sont les préférés des DRH, au niveau national.

Sondage ANDRH/Inergie. Classement pondéré de la taille des promotions.

En Ile de- France, les DRH plébiscitent les cursus de HEC, du Cnam et de Paris IX-Dauphine, et en Rhône-Alpes ceux des IAE d’Aix- Marseille III, de Grenoble II et de Lyon III.

Sondage ANDRH/Inergie. Classement pondéré de la taille des promotions.

59 % des DRH interrogés souhaitent développer en priorité la dimension communication au sein de la fonction RH. Vient ensuite la dimension audit social (53 %), puis la RSE (38 %). La diversité n’arrive qu’en quatrième position (22 %).

Sondage ANDRH/Inergie

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