Avec une trentaine d’embauches de seniors par an, les hypermarchés Carrefour n’œuvrent guère au retour à l’emploi des chômeurs âgés. Et l’accord que la direction vient de signer avec quatre syndicats n’y changera rien : l’entreprise s’engage à inclure dans ses flux de recrutement en France… 1 % de salariés de plus de 45 ans, dont la moitié de plus de 50 ans ! Soit… 40 quinquas par an. « Notre accord porte peu sur ce sujet. Il repose essentiellement sur des mesures permettant d’accompagner nos 9 000 salariés cinquan-tenaires, qui ont démarré jeunes », rétorque Marie-Hélène Chavigny, directrice des relations sociales. Côté syndicats, l’embauche de seniors ne constitue pas davantage un cheval de bataille. Leur combat : l’aménagement des fins de carrière. « L’attente des salariés, c’est de pouvoir réduire leur activité, pas de travailler jusqu’à 65 ans », justifie le délégué FO Michel Enguelz. Un point sur lequel la direction a fait des avancées. Désormais, dès 54 ans, les salariés pourront opter pour une réduction par paliers de leur temps de travail, avec compensation partielle de la perte de revenus. À titre d’exemple, le passage de 35 à 32 heures donnera droit à 750 euros de prime la première année et à 500 euros les années suivantes. Appréciable, mais beaucoup moins attractif que les très regrettées préretraites progressives autrefois en vigueur dans les rayons…

L’accord traite aussi du maintien dans l’emploi des seniors. Parmi les mesures susceptibles de le favoriser, des formations à la prévention des risques, le recours possible à la polyactivité et la limitation des nocturnes. Sans oublier le tutorat, que la direction entend regonfler.