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Le journal des ressources humaines

Universités : un an d’autonomie

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.03.2010 | Domitille Arrivet

L’université Pierre-et-Marie-Curie gère son budget en direct. Mais faire évoluer les pratiques et pousser les entreprises à y investir n’est pas facile. Explications de son président.

Un an après la mise en application de la loi, quels changements concrets constatez-vous ?

Dorénavant, l’UPMC paie ses fonctionnaires et ses contractuels et propose au ministère les promotions et les primes. Les recrutements restent encore contrôlés par le rectorat, qui veille à ce que le nombre de fonctionnaires n’augmente pas. Cette année nous avons remplacé les 90 fonctionnaires qui partaient à la retraite. Mais l’an prochain nous pourrions investir cet argent pour créer de nouveaux enseignements.

Ces changements correspondent-ils aux promesses de réforme initiales ?

L’autonomie est encore relative. En témoigne la répartition des ressources par le gouvernement, qui est plutôt discutable : les subventions allouées aux universités – autonomes ou non – sont encore souvent réparties en fonction de leur taille et sans étude qualitative. Ce ne sont pas forcément les universités les plus performantes qui ont reçu le budget le plus important. Or la recherche fondamentale et innovante ne peut pas se passer de l’appui financier de l’État. La réforme nous donne néanmoins une meilleure visibilité sur nos coûts : le personnel, la formation, la recherche, mais également les conventions de recherche de plus en plus nombreuses avec des entreprises comme Veolia, Thales, L’Oréal, Total… Elles représentent environ 50 millions d’euros, sur un budget global de 430 millions.

Avez-vous noué de nouvelles relations avec les entreprises ?

Nous avons créé une fondation dans le cadre de la loi LRU. Nous devrions signer nos premiers contrats d’ici à quelques semaines. Il faut reconnaître que les fondations d’université ne connaissent pas le même engouement que celles des écoles. En partie parce que les décideurs n’ont pas été formés à l’université ! Mais aussi parce que, en ce moment, la situation des entreprises n’est pas toujours florissante. Ces partenariats pourraient nous permettre de créer de nouveaux enseignements, avec des perspectives de recrutement dans les entreprises concernées. Aujourd’hui, c’est un sujet qui intéresse encore peu les entreprises. Mais, avec l’arrivée de classes démographiques plus creuses, elles seront à court de personnes qualifiées et s’intéresseront alors un peu plus à ce qui se passe dans les universités !

Auteur

  • Domitille Arrivet