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Europe I transige sur les congés

Actu | Veille | publié le : 01.04.2010 | S. B.

La station de radio élimine les reliquats de congés payés de ses troupes. Au risque de fâcher les Urssaf.

Haro sur les reliquats de congés payés ! Cet automne, la direction d’Europe I a décidé d’en finir avec cette vieille habitude consistant à reporter sans fin les jours de congé non pris des journalistes. Pas facile, en effet, de « consommer » 41 jours ouvrables de congés annuels (dont 14 dits d’hiver pour compenser l’absence de jours fériés) dans une radio qui fait de l’info non-stop. D’autant plus que les troupes doivent en priorité écluser leurs éventuelles récupérations et leurs 13 jours de RTT…

Résultat, fin 2009, quelque 80 journalistes disposaient d’un stock de congés pouvant atteindre plusieurs dizaines de jours. Voire dépasser la centaine. « On est en sous-effectif permanent.

Si on prend tous nos congés, on ne peut plus faire fonctionner l’antenne », justifie l’un d’eux. Un problème récurrent que la direction s’est engagée à régler, mais sans vraiment convaincre. Fin décembre, celle-ci a signé avec ses cinq syndicats un accord unanime visant à vider les compteurs au plus tard le 31 août 2011. Le texte offre deux options : soit la prise intégrale des jours, soit la monétisation partielle de 20 % d’entre eux, le reste devant être posé. Deux dispositifs jugés très irréalistes dans la maison, en l’absence de tout plan de recrutement. Et ce même si la direction s’est engagée, dans l’accord, à faire le nécessaire pour permettre aux équipes de prendre l’intégralité de leurs congés.

En marge des négociations, direction et syndicats ont en fait discuté d’une troisième option, non écrite mais connue de tous : le paiement de 20 % du reliquat en salaire et de 50 % du reste en… dommages et intérêts. De quoi réduire le coût pour l’entreprise, qui économise les charges, sans trop léser les salariés, qui touchent une indemnité nette de cotisations et d’impôts. Une possibilité choisie par une grande majorité.

Ces dernières semaines, les intéressés ont défilé dans le bureau de la DRH pour « contester » le calcul de leur reliquat de congés ou « se plaindre » de la perte de leur avantage acquis. Histoire de signer des protocoles transactionnels à même d’éteindre les contentieux. « Rien d’illégal, c’est bordé. Il y avait de vrais différends », assure la direction. Reste à convaincre les Urssaf, qui pourraient y voir du salaire (mal) déguisé…

Auteur

  • S. B.