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Les experts du stress se déchirent

Actu | Veille | publié le : 01.01.2011 | Stéphane Béchaux

La profession tente de s’organiser pour promouvoir les bonnes pratiques. Dur…

Hier niche réservée à une poignée d’acteurs, la prévention des risques psychosociaux s’est transformée en marché porteur. Un appel d’air dû au plan Darcos de lutte contre le stress au travail qui, lancé voilà quinze mois, oblige les grandes entreprises à se saisir du sujet. Pour le meilleur et pour le pire. « Il faut que la profession s’or­ganise pour réguler le marché et promouvoir les bonnes pratiques. Actuellement, les meil­leurs experts côtoient des sectes ou des adeptes de la respiration abdominale », note Jean-Claude Delgènes, directeur de Technologia.

Mi-novembre, six cabinets (Stimulus, Capital Santé, Psya, Ifas, Artelie Conseil et IAPR) ont pris les devants en créant la Fédération des intervenants en risques psycho­sociaux (Firps). Une démarche immédiatement dénoncée par les autres. « Cette structure ne fédère pas, elle exclut. C’est une tentative pour préempter le marché en créant un pseu­do-label », dénonce le dirigeant d’un gros cabinet. Dans ses statuts, la Firps ne se fait guère accueillante : elle exclut les structures enregistrant moins de 300 000 euros de chiffre d’affaires et celles réalisant moins de 50 % de leur activité dans les risques psychosociaux. De quoi laisser à la porte petites sociétés et gros cabinets RH. Ses fondateurs ont, aussi, la particularité d’intervenir à la demande des dirigeants. Ce qui leur vaut d’être classés « prodirection », à l’inverse des cabinets agréés experts auprès des CHSCT, catalogués « prosalariés ».

Réuni le 10 décembre par la Direction générale du travail, tout ce petit monde s’est sévèrement empoigné. Face aux menaces de création d’une fédération bis, le secrétaire général de la Firps, Patrick Légeron, par ailleurs patron de Stimulus, a promis de revoir les statuts et le bureau de sa structure. Malgré ces guéguerres, la réunion avec la DGT n’a pas complètement oublié son ordre du jour. Les cabinets ont, ainsi, mis un point final à la rédaction d’un projet de cahier des charges. Une sorte de charte qualité permettant d’assurer le bon déroulement des interventions en entreprise, qui doit encore être discutée entre partenaires sociaux.

Auteur

  • Stéphane Béchaux