Un divorce, une retraite d’inspecteur des impôts trop maigre pour payer le loyer et voilà le héros du livre de Marc Augé réduit à vendre ses meubles et à dormir dans sa Mercedes. L’écrivain dissèque avec sa précision d’ethnologue les étapes de la fuite, raconte les amarres volontairement larguées, la solitude, le réinvestissement de ce quartier du XVe vu de la rue. En choisissant l’ethnofiction, et non le roman, l’auteur voulait que le lecteur ne s’identifie pas à son héros mais qu’il « découvre quelque chose de son époque ». C’est réussi.